Notes sur la lecture de "L’invention de la science" de Guillaume Carnino. -1-
Comme je l’indique, la lecture est en cours, mais comme c’est intéressant, je propose a ceux qui n’ont pas connaissance du livre, mes remarques au fur et a mesure de lecture. Quand je met un passage entre crochets, c’est qu’il s’agit d’une remarque personnelle, pas de ce qu’indique l’auteur.
Carnino semble vouloir démonter l’origine d’une « science » au visage de pureté, détaché des questions économique et sociale. [Mais lui-même semble ne pas distinguer, les scientifiques, les productions, la méthode scientifiques, le savoir scientifique par ex.] Son étude semble relever d’un travail des textes [qui ne serai pas équilibrer avec une analyse sociologique d’une part (statistique des pratiques) et d’autres part de l’histoire même de la méthode scientifique].
Se concentrant sur l’implication de scientifiques dans leurs engagements sociaux… [et semble t’il pour ne cibler que ceux qui « collabore » pour ainsi dire avec l’ennemie (rien sur les lanceurs d’alertes et autres scientifiques soucieux des questions sociales)].
Rabelais plus religieux que lumineux . « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » est souvent mal compris comme l’idée d’une moralité exigée du comportement scientifique. Pour Rabelais, il s’agissait de défendre la morale religieuse comme venant modérer une science qui n’est pas encore la nôtre mais qui signifiait un savoir figé du type législatif [?].
Savoir, science, philosophie . Au XVIII s. et jusqu’en 1900, « science » et souvent assimilé a l’idée de « savoir approfondi » [sans forcément de distinction d’avec des savoirs issus d’expériences, de preuves etc.] Cependant Carnino repère un tournant vers 1850 correspondant à
Ensemble structuré de connaissances qui se rapportent à des faits obéissant à des lois objectives (ou considérés comme tels) et dont la mise au point exige systématisation et méthode. (Trésor de la langue française)
[mais que l’on peu interpréter comme une tentative militante pour promouvoir un autre savoir ?]. Les mathématiques, la physique, la chimie et l’astronomie en 1773 pour Alexandre Savérien, étaient encore identifié comme « philosophie », et c’est probablement la philosophie, dont en particulier la métaphysique qui serait l’équivalent du « savoir » général, conformément aux idées de Descartes. [Chaque science apparaîtrait probablement quand de philosophie on passerai à expérimental… mais franchement, tout le monde a plus ou moins conscience de ça].
Redétermination sémantique de la science et naissance et affirmation du métier de scientifique . Quoi qu’il en soit, ses analyses des titres de publications françaises, le pousse a estimer qu’entre 1810 et 1850, à lieu une recomposition sociale d’ampleur du terme « science ». « L’évolution du terme « scientifique » est plus significative encore. Le qualificatif n’apparaît pas avant la fin des années 1820 dans les titres des publications en langue française. Ce n’est donc pas une reconfiguration sémantique qu’il s’agit, mais d’une véritable invention, qui recouvre l’apparition d’une nouvelle catégorie sociale : le scientifique, en tant qu’adjectif bien sur (ce qui suggère que l’idée de science en vient à être hypostasiée, naturalisée, concrétisée), mais aussi en tant que personne, c’est-à-dire en tant que métier, témoignant d’un processus de professionnalisation sur le temps long. »
[J’ai fait mes propres recherches avec Ngram Viewer de Google Book, on observe sensiblement la même chose, mais il est aussi intéressant de voir avec le mot de « sciences » (au pluriel) qui dès l’origine semble plus proche du sens contemporain. Et les mots « savant » et « savants » sont aussi intéressants montrant un bond de « savants » entre 1833 et 1844. En 1885 par ailleurs on observe l’occurrence plus grande du terme scientifique, que celui de savant.]
▻http://www.mediafire.com/view/31an435ex1gg8ar/ngram_science_origin.png
La figure de Galilée, une reconstruction historique pour servir un projet politique.
[La tendance que je vois c’est qu’en fait nous avons a faire a une étude de com du mot science dans les divers enjeux de pouvoir, mais sans forcément de questionnement sur les différentes choses même que peu recouvrir ce mot dans la réalité. De fait, il ne s’agit donc pas d’examiner l’invention de la science, mais l’invention d’une représentation spécifique de la science. Et vis-a-vis du sous-titre « la nouvelle religion de l’âge industriel », on peu se demander si d’une part l’industrie elle-même y croit (a fortiori, non), et d’autre part si révéler les origines historiques du montage de cette représentation de la science en libère (et a priori, non plus). Il serait probablement plus efficace de rappeler l’ambiguïté du mot science et de ce qu’il peu définir, et de discerner le sens employer dans une discussion. De même mieux connaître la réalité de la démarche scientifique, aussi bien la réalité sociologique des chercheurs, que celle de la méthode, permet de ne plus se laisser embrigader par ses structures d’aveuglements.]