Stephane M

Antiraciste

  • « J’ai décidé de rester tant qu’un tract ne me demande pas d’évacuer » Rami Abou Jamous – jeudi 16 mai 2014. – Orient XXI
    https://orientxxi.info/dossiers-et-series/j-ai-decide-de-rester-tant-qu-un-tract-ne-me-demande-pas-d-evacuer,7348

    (...) Une journée de plus, c’est une journée gagné sur l’humiliation de devoir vivre sous la tente. Mais finalement, mardi, ils ont décidé de partir, parce que tous ceux qui étaient avec eux au rond-point Al-Alam, à l’ouest de Rafah, du côté de la mer, étaient partis. Ils ont alors commencé à avoir vraiment peur, parce que l’endroit était désert et ils entendaient le bruit des F-16 et surtout celui des quadcopters. Il faut parler de cette nouvelle arme.

    Quand nous avons été chassés de chez nous à Gaza-ville, ces engins étaient là. C’est comme un jouet de PlayStation, avec quelqu’un derrière l’écran en train de surveiller tout le monde grâce à son drone. Mais ce drone-là sert plutôt à tirer sur les gens, ou à lancer des ordres via son haut-parleur, comme ils l’ont fait pour l’évacuation de l’hôpital Nasser.

    Et il sert aussi à faire peur. Pendant la nuit, ces appareils émettent des sons destinés à effrayer les gens : le bruit d’un bébé qui pleure toute la nuit, d’une femme qui appelle au secours, de chiens qui aboient. Les Israéliens les utilisent aussi pour faire la coordination avec les camions. C’est un quadcopter qui contrôle les chauffeurs. Il se positionne au-dessus du camion et on entend : « Attendez une heure » ou « Passez maintenant, prenez telle route ». Dans notre quartier, à Tell Al-Soltan, ils diffusent des bruits de tirs alors qu’il n’y a pas de combats. (...)

  • « Toute la bande de Gaza dépend de l’aide alimentaire », explique le journaliste Rami Abou Jamous

    18 mai 2024
    Après plusieurs jours de blocage, plus de 300 palettes d’aide humanitaire ont été déchargées pour la première fois sur la jetée provisoire déployée par les États-Unis, a indiqué ce samedi 18 mai, l’armée israélienne. Les soldats de Tsahal continuent de mener des « combats acharnés » dans l’enclave. Des milliers de personnes continuent à fuir les bombardements, « dans des conditions de vie très difficiles car il n’y a pas de place » explique Rami Abou Jamous, journaliste à Gaza. Il alerte sur la menace d’une famine sur l’ensemble du territoire si l’aide alimentaire n’est pas acheminée plus rapidement.
    #Gaza #Palestine #Israël

    https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20240518-%F0%9F%94%B4-en-direct-un-conseiller-de-joe-biden-se-rend-en-arab

    • En 2020, le tribunal administratif a reconnu le caractère irrégulier des contrôles qu’a subi Jérôme Laronze sur son exploitation. Selon vous, cela aurait dû faire avancer le dossier ?

      M.-P. L. : « Oui, ça aurait dû permettre une accélération. La décision du tribunal administratif du 28 février 2020, elle est éclairante sur deux éléments. D’abord parce que le tribunal, en 18 mois, est en capacité de rendre une décision. Donc ça signifie que quand la justice veut, elle peut. Le manque de moyens ne doit pas devenir non plus un prétexte. Le dossier sur les contrôles administratifs était très complexe et il y a eu plusieurs audiences, le directeur de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) de Mâcon a été interrogé. Il y a eu un vrai travail sérieux de fond, honnête et rapide. Ce travail doit servir l’instruction parce qu’elle vient montrer où était la violence, où étaient les régularités.

      Avec deux balles dans le dos, où est la légitime défense ?
      Marie-Pierre Laronze

      avocate, soeur de Jérôme Laronze

      Le dernier contrôle, c’était la suite des précédents. Jérôme était quelqu’un à qui on reprochait plein de choses. Or, il s’avère que les précédents contrôles sont annulés parce que l’administration n’a pas fait les choses de façon régulière. Donc tout ça a un sens par rapport à une instruction sur la mort d’un homme. Cela donne un éclairage sur la compréhension du dossier et pourtant sept ans après, ce dossier est toujours en état de mort cérébrale. Aujourd’hui les éléments sont dans le dossier, mais ils ne sont pas exploités ».
      Vous attendez un procès pour aussi entendre le gendarme qui a tué votre frère ?

      M.-P. L. : « En fait la ligne de défense du gendarme, on ne la connaît pas puisqu’on est au stade de l’instruction. Le gendarme, aujourd’hui mis en examen, a tout de suite répondu qu’il a agi dans le cadre de la légitime défense. Avec deux balles dans le dos, où est la légitime défense ? Je veux l’entendre, lui, et les autres. N’oublions pas que si c’est lui qui a tiré et tué Jérôme, il y a quand même eu des sacrés problèmes sur la scène de crime. On a fait disparaître des éléments importants comme des douilles. D’autres de ses collègues sont aussi largement concernés dans ce dossier.

      Il y a les éléments matériels de preuve dans le dossier mais c’est important d’entendre la vérité des gendarmes. On aimerait savoir pourquoi ils ont laissé Jérôme une demi-heure sur son siège, sans soin. Elle est où l’humanité ? Qu’est-ce qui fait qu’on peut laisser un homme qui gît dans son sang, qui agonise ? Ces gendarmes étaient pourtant tous formés aux gestes de premiers secours ».

      #Justice (déni de)

  • L’accordo Italia-Albania e la nuova frontiera dell’esternalizzazione
    https://www.meltingpot.org/2024/05/laccordo-italia-albania-e-la-nuova-frontiera-dellesternalizzazione

    di Kristina Millona , traduzione di Nicoletta Alessio La fine dei lavori di costruzione dei centri italiani in Albania che era stata stabilita per il 20 maggio, slitta a novembre. Ad aggiudicarsi la gestione dei centri di “accoglienza e trattenimento” nei siti di Shëngjin e Gjadër per 24 mesi è la cooperativa Medihospes che ha vinto la gara d’appalto con un’offerta di 133,8 milioni di euro (con un ribasso del 4,9%) . Negli ultimi decenni, l’esternalizzazione del controllo migratorio è diventata uno dei pilastri fondamentali delle politiche europee sui confini e il Protocollo Italia-Albania ne rappresenta una nuova preoccupante (...)

  • Le gouffre de la méthode Macron en Kanaky-Nouvelle-Calédonie - AOC media
    https://aoc.media/opinion/2024/05/16/le-gouffre-de-la-methode-macron-en-kanaky-nouvelle-caledonie

    Dans l’Histoire qui s’écrit en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, vouloir à tout prix « aller vite », comme l’a fait Emmanuel Macron, c’est forcément « aller contre » les acquis politiques du processus de décolonisation, et donc « contre » la reconnaissance du peuple colonisé. Au-delà d’explications sociales, économiques et historiques, la situation présente sur l’île apparaît comme une conséquence directe et immédiate de cette position d’humiliation assumée par le président français, sous influence politique de l’extrême droite.

    https://justpaste.it/aniaf

  • [Extrait] Des #chiffres et des êtres

    Au moment où bénéfices et dividendes battent tous les records, Macron, Attal et Le Maire ont eu une idée géniale pour trouver de l’argent, et marcher en chantant vers le « plein-emploi » : taillader davantage encore les droits des chômeurs.
    Contre toute logique économique et sociale, contre les faits et les études, mais par pure idéologie. Avec un mantra en guise d’argument : « ça fonctionne. » Le chômage, ça y est, ils en seraient venus à bout, ou presque. Comme eux ne rencontreront jamais les victimes de leurs décisions, on est allé les voir. On s’est plongé dans les chiffres.
    Et la réalité est légèrement différente de celle qu’ils nous vendent.

    Extrait du dossier du Fakir n° 112, disponible en kiosque et sur notre boutique en ligne !
    Commander le numéro : https://fakirpresse.info/boutique/20-le-journal
    JT de TF1. Mercredi 27 mars.

    « Oui, il y aura une #réforme de l’#assurance_chômage cette année. On veut davantage de Français qui travaillent, parce que ça permet d’augmenter les recettes. »
    C’est Gabriel Attal qui pérorait ainsi au 20h00 de TF1, devant toute la France, donc, ce mercredi 27 mars, quelques jours après ma rencontre avec Alexandre. On a appris à quoi s’en tenir, quand ils parlent de « réformes ». « Il y a beaucoup de Français de classe moyenne qui travaillent et qui se disent "je fais beaucoup d’efforts, je finance par mon travail un modèle qui permet parfois à certains de ne pas travailler." » Je me disais bien… Et il annonçait donc, notre Premier ministre, son ambition de réduire la durée d’indemnisation du chômage.
    Il est fou.
    Ils sont fous.
    Ils sont fous, je me dis, et il ne doit pas en connaître tant que ça, des Français qui lui parlent du chômage. Ou alors, pas ceux qui le vivent.
    Quelques jours plus tard, il remettait ça, toujours dans les médias. Il « assume », prévient-il même. C’est toujours simple, d’« assumer », c’est un joli mot joker, ça : « j’assume », et voilà, ça clôt le débat. Mais bon, je me doute bien que lui ne va pas assumer grand-chose. C’est plutôt d’autres, qu’il n’a jamais croisés, et ne croisera sans doute jamais, qui vont devoir « assumer ».
    Enfin bref, écoutons la suite.
    « On est passé de 9,6 % à 7,5 % de chômage. Cette baisse historique, on ne l’a pas obtenue par magie. C’est le fruit de nos réformes, notamment de l’assurance chômage. »

    C’est vrai qu’ils l’ont déjà réformée, l’assurance chômage, les Macronistes, depuis qu’ils sont au pouvoir.
    Et pas qu’une fois.

    Je me plonge dans les archives – pas bien anciennes, les archives, remarquez. Qu’on résume :

    – Octobre 2018 : les cotisations sociales pour le chômage sont supprimées, purement et simplement. L’indemnisation du chômage sera désormais financée par une hausse de la CSG. Ça ne change rien ? Ça change tout, en fait : alors que les cotisations étaient uniquement destinées à l’indemnisation chômage, gérées par les salariés et le patronat, la CSG est versée au budget général. Le gouvernement l’utilise comme il veut, et peut désormais décider de tailler à volonté dans les allocations. La mise à mort d’un régime de soixante ans, dans l’indifférence quasi-complète.
    – 2021 : le gouvernement durcit les conditions d’accès à l’allocation : il faut avoir travaillé six mois (contre quatre auparavant), pour y avoir droit. Il tranche aussi, à la hache, dans le montant des indemnités pour les travailleurs au parcours professionnel fracturé.
    – 2022 : on « modulera » désormais les allocations en fonction de la conjoncture économique.
    – Février 2023 : après la baisse du montant, après le durcissement de l’accès aux droits, on diminue de 25 % la durée d’indemnisation. La durée maximale passe par exemple de deux ans à dix-huit mois.

    En d’autres termes : depuis six ans, et dans l’attente d’une nouvelle « réforme », donc, les chômeurs ont plus de difficultés à obtenir des indemnités, celles-ci sont moins importantes, et versées moins longtemps.

    Avec quels effets, pour les demandeurs d’emploi ?
    Ils se prennent un mur, pour ainsi dire.
    La Dares, la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, rattachée au ministère du Travail, a publié en début d’année une étude sur le sujet. Les ouvertures de droits se sont effondrées : moins 17 %, entre 2017 et 2022. Dans l’histoire, ce sont les jeunes, les travailleurs en fin de CDD ou d’intérim, les plus précaires, donc, qui prennent le plus cher. Sachant que, selon l’Insee, ce sont déjà les ouvriers et les employés qui se retrouvent le plus souvent au chômage.
    Et ceux qui continuent à arracher des droits sont moins bien indemnisés, pour plus de la moitié d’entre eux : jusqu’à 50 % en moins, même. Ils ne sont par ailleurs plus que 36 % de chômeurs, aujourd’hui, à toucher une allocation – un chiffre qui n’a jamais été aussi bas. [...]

    Voilà de belles rentrées d’argent frais pour le gouvernement, toujours obsédé par une seule et même idée, guidé par une seule et même boussole : ne surtout pas toucher aux dividendes, aux superprofits, aux bénéfices du CAC 40 qui explosent.
    En l’occurrence, ce sont 6,7 milliards que les différentes coupes dans les droits des chômeurs permettront bientôt de récupérer, chaque année. Et Macron et Attal ont déjà fait leurs calculs : la nouvelle réduction annoncée de la durée d’indemnisation permettrait de gratter encore 3 milliards supplémentaires, sur le dos de quelque 400 000 allocataires supplémentaires poussés en fin de droits chaque année.
    Pour quels effets ?

    Voilà au moins rempli un premier objectif, sonnant et trébuchant, de ces coupes à la hache : récupérer de l’argent.
    Mais pour l’autre, affiché publiquement ?
    Réduire le nombre de chômeurs, leur permettre de retrouver du travail ?
    Quels sont les effets sur les chiffres du chômage ?
    « Le fruit de ces réformes », c’est « une baisse historique » du chômage, assure donc Gabriel Attal. Et les membres du gouvernement, et le Président lui-même, n’y vont pas de main morte pour vanter les effets de leur remise au pas de ces feignants de chômeurs. Ils nous inondent de tweets, même.
    « Cela fait 40 ans que le niveau du chômage n’avait pas été aussi bas. Objectif plein-emploi ! » s’enthousiasmait Emmanuel Macron en mai 2023, annonçant un taux de chômage descendu à 7,1 %.
    « Depuis 40 ans, aucun gouvernement n’a fait mieux ! La bataille pour le plein-emploi en passe d’être gagnée ! » savourait Marie Lebec, actuelle ministre des relations avec le Parlement. Ça commençait à sentir les éléments de langage…
    « Nous atteignons le plus bas niveau de chômage depuis 1982 ! », hurlait (même en tweetant) Olivier Dussopt, alors ministre de la retraite à 64 ans (on ne se souviendra de lui qu’ainsi).

    Et le bal des satisfecit, continuait ainsi, de jour en jour, de semaine en semaine. Problème : aucune étude n’a à ce jour fait le lien entre les réformes menées depuis 2018 et l’évolution du taux de chômage : le recul manque, encore. Certaines sont en cours, mais rien n’indique que la baisse, si baisse il y a (mais on y reviendra), soit corrélée au travail de sape entrepris par Macron et ses gouvernements successifs. « C’est de la com’ de base, du mytho ! » C’est Alexandre, au café, qui m’avait sorti ça, à l’évocation d’un chômage en baisse. Il se marrait, même. « Plus ils durcissent les conditions, moins il y a de chômeurs ? Ben oui, puisqu’ils n’ont plus de droits à l’assurance, les gens ne voient plus l’intérêt de s’inscrire à Pôle emploi : ça ne leur amène rien. Je le vois bien. Donc plus ils durcissent et plus les statistiques sont en leur faveur. Et plus ils peuvent te dire "Regardez, on arrive au plein emploi…" » Bon, c’est un ressenti personnel, de terrain, pour le coup.

    Mais Bruno Coquet, économiste, chercheur associé de l’Observatoire français des conjonctures économiques, estime lui que « durcir les règles de l’assurance-chômage, ça ne crée pas d’emploi ».
    Et même une chercheuse, titulaire au passage du prix Nobel d’économie (en 2019), va dans ce sens… « On trouve très très peu, ou pas, d’effets de la générosité des allocations chômage sur l’emploi » posait Esther Duflo, donc, sur France Inter, en novembre 2022. Elle poursuivait : « En fait, il y a un désir très profond, chez beaucoup de gens, de travailler, et en particulier de travailler dans des emplois qui ont du sens et de la dignité. Les hommes et les femmes politiques ont une méfiance vis-à-vis des chômeurs ou de ceux qui ne travaillent pas et se disent "ouh là, si les allocations chômage sont trop généreuses, ils ne vont pas vouloir travailler et devenir paresseux", mais en fait, on n’en voit absolument pas la preuve. »
    Je le confesse : j’aime bien, quand les observations d’un chômeur en rupture collent avec l’analyse d’une prix Nobel. Ça montre d’un coup un peu mieux qui est déconnecté de la réalité, dans ce pays.

    D’ailleurs, en repensant à Alexandre, il m’avait aussi donné un contact. Celui d’une conseillère Pôle emploi – pardon, France Travail, puisque la transformation de l’un en l’autre fait aussi partie des grands changements instaurés par le gouvernement. Rosa, elle s’appelle – enfin pas vraiment, mais elle préfère garder l’anonymat, pour témoigner. Je suis allé la voir, du coup, après son boulot, dans une grande ville de banlieue parisienne. En bavardant, sur le banc d’un square pas loin de son agence, elle jongle entre son thermos de thé et un croissant. Rosa s’occupe en particulier des jeunes, ceux qui cherchent un premier emploi ou une alternance. J’osais pas trop lui poser la question d’emblée, mais les chômeurs que j’avais rencontrés étaient plutôt durs, avec les conseillers #France_Travail

    « France Travail, ça change des choses, plutôt que Pôle emploi ?
    -- Bah, disons qu’ils ont réuni tous les acteurs de l’insertion sous une même enseigne, et Pôle emploi devient une sorte de carrefour pour amener les gens ailleurs. Aussi, on fait plus avec moins. C’est tout bête, mais ils font des économies sur tout. Sur le ménage, par exemple. Et bosser dans le sale, c’est pas terrible, comme conditions. Ils avaient annoncé qu’il y aurait davantage d’argent, mais il ne passe ni dans les embauches ni dans les salaires, alors je ne sais pas où. On a de moins en moins de conseillers entrants, et de moins en moins de CDI. Ma directrice, elle nous a fait une réunion pas plus tard que tout à l’heure : "Bon, on a un problème de bureaux, parce qu’on n’a plus assez de financements." Concrètement, on n’a plus assez de bureaux pour le nombre de conseillers. "Donc maintenant, ce sera premier arrivé, premier servi. Ceux qui arrivent les derniers devront s’installer dans la salle de réunion." Vous imaginez, la confidentialité quand vous recevez des gens ? On est nuls, nuls. Déjà, depuis quelques années, on a des bureaux ouverts, pour qu’on puisse circuler et s’échapper si jamais on nous agresse. Et ça gêne beaucoup les gens qui viennent, parce que tout le monde autour entend toute leur histoire. Personne n’aime ça, pas plus eux que nous. Alors là, dans la salle de réunion…
    -- Et vous avez beaucoup de demandeurs d’emploi dans votre liste ?
    -- Dans notre "portefeuille" ? Vous pouvez employer le terme, parce que c’est celui qu’on emploie. Moi j’ai 70 actifs, tout le temps, mais je suis affectée juste sur les jeunes, donc ça va. Officiellement, on annonce entre 100 et 200 actifs par conseiller, mais c’est faux. Certains collègues, pour guider et aider un peu dans la recherche, ils peuvent avoir 300, 400 actifs, 400 personnes à suivre. Et pour le simple suivi, on peut avoir plus de 500 actifs. Et là, c’est énorme. Le gouvernement, son but, c’est qu’on leur parle personnellement chaque semaine. Mais c’est pas possible, mon Dieu…
    -- Et les réformes de ces dernières années, vous en pensez quoi ?
    -- Ce que je trouve un peu cru, un peu dégueulasse même pour être vulgaire, c’est qu’en 2021, 2022, on a baissé le montant net attribué par jour, tout en disant à l’époque qu’on n’allait pas baisser la durée d’indemnisation. Et là, ils la baissent, maintenant. Franchement, c’est des chiens...
    -- C’est pour inciter les chômeurs à reprendre du travail, paraît-il.
    -- Franchement, ceux qui se complaisent dans ce système, c’est vraiment à la marge. Mais c’est comme dans tous les services publics, on le sait : moins d’accompagnement, mais plus de flicage. J’étais un peu idéaliste, en arrivant dans mon boulot. Là, je vois qu’à France Travail on me demande de plus en plus de fliquer les gens. "Moi, je ne suis pas là pour ça", je leur ai dit. Comme si c’était eux, les plus gros fraudeurs… Alors, quand un demandeur d’emploi ne vient pas à un rendez-vous parce qu’il est SDF, ben je ne le radie pas forcément. Parfois, les sanctions tombent automatiquement, les gens sont désinscrits de Pôle emploi pendant un mois. Pour ceux qui ont besoin de l’allocation chômage, c’est dur.
    -- Et pour les conseillers ?
    -- Parfois, j’ai besoin de faire des pauses, vingt minutes, parce que c’est lourd. C’est une source de stress, car on a tous envie de bien faire, alors qu’on n’a pas assez de moyens.
    -- La bonne nouvelle, c’est que les chiffres du chômage baissent. Il paraît qu’on va vers le plein emploi…
    -- Ah, ça, c’est les politiques qui parlent, mais ils ne voient pas ce qui se passe sur le terrain… Moi j’étais statisticienne avant, et du coup je suis un peu chiante de ce côté-là, je regarde les chiffres, pas juste ceux de l’Insee. Et sur le terrain, en plus, non, je ne vois pas de baisse. On a toujours autant de gens qui ne peuvent pas s’en sortir, alors la baisse, je ne sais pas d’où elle vient. Si : on décale des gens vers les catégories B, C, D, et ça fait baisser les chiffres. On envoie par exemple plein de gens en formation, ils ne sont plus comptés dans la catégorie A, alors que beaucoup d’entreprises de formation sont frauduleuses, je peux vous le dire. Franchement, elles prennent les subventions de l’état mais ne font rien derrière. Je demande toujours un retour aux jeunes quand ils reviennent. La plupart sont gênés : "Madame, désolé, je vais être franc, mais c’était de la merde." Ce n’est pas toujours le cas, bien sûr, mais souvent. »
    Ça me rappelait le courrier d’une lectrice, Hélène, à Toulouse, qui se désolait d’avoir reçu de France Travail une proposition de formation organisée par… Uber !
    « Bref, reprenait Rosa : on met la poussière du chômage sous le tapis, aux frais du contribuable. »
    Bidonner les chiffres

    La poussière sous le tapis, OK. Mais la poussière, à un moment, ça finit toujours par se voir : ça fait un tas, et puis ça déborde. Le taux de chômage remonte, en ce moment, à 7,5 %. Mais il y avait cette histoire de catégories, aussi, dont m’avait parlé Rosa, et qui me trottait depuis un moment dans la tête. Et qui m’aura valu de me plonger dans des piles de documents et de courbes…
    Qu’on résume, à gros traits : les demandeurs d’emploi à France Travail sont classés en différentes catégories, A, B, C, D et E.
    La catégorie A, c’est la plus souvent citée : les demandeurs actuellement sans emploi, disponibles, et qui n’ont pas du tout travaillé ces dernières semaines. Côté B, idem, mais le demandeur ou la demandeuse a travaillé quelques heures (moins d’un mi-temps en tout cas) le mois précédent. Pareil pour les étiquetés « C » : ils cherchent, mais ont travaillé, eux, plus d’un mi-temps le mois précédent, même en contrat court. Les « D » aimeraient un boulot mais ne sont pas disponibles de suite (parce que malades, ou en formation, etc.). Quant aux « E », enfin, ils ont un travail qui ne leur convient pas, et en cherchent un autre.

    En tout, ces catégories de demandeurs d’emploi représentent, aujourd’hui dans notre pays, 6,2 millions de personnes.
    Or, c’est là la première grande arnaque : depuis fin 2007, sur décision de Nicolas Sarkozy, l’Insee ne tient plus compte pour évoquer le chômage des chiffres de Pôle emploi, mais de la définition du chômage au sens du Bureau international du travail, plus restrictive encore que la seule catégorie A (celle qui s’en rapproche pourtant le plus). Résultat : on chiffre en fait à 2,3 millions de personnes le nombre de demandeurs d’emplois fin 2023 (contre près de 3 millions en catégorie A). Vous cherchez du boulot ? Vous êtes inscrit à Pôle emploi ? Mais vous avez travaillé quatre heures en intérim voilà trois semaines ? Vous n’êtes pas pris en compte dans les statistiques du chômage...
    Conséquence : on invisibilise, dans ces calculs, des centaines de milliers, des millions de chômeurs.

    Parlons dynamiques, maintenant.
    Avec actuellement 7,5 % de chômeurs, et après pas mal de variations ces dernières années (plutôt à la hausse, puis à la baisse), le taux de chômage (au sens du BIT et de l’Insee) est un peu au-dessus de ce qu’il était en 2008. Pas certain qu’il y ait de quoi pavoiser.
    Surtout que la courbe du nombre de demandeurs d’emploi à France Travail, beaucoup plus parlante, donc, après une baisse post-crise sanitaire, stagne et même remonte aujourd’hui au niveau de ce qu’elle était en 2015.

    Qu’on résume : la France compte 6,2 millions de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail, soit grosso modo le même nombre que quand Emmanuel Macron est arrivé au ministère de l’économie en 2015, et ce chiffre est en train de remonter. Je ne sais pas vous, mais moi ça ne me donne pas franchement envie de sortir tambours et trompettes pour chanter ses louanges…

    D’autant plus qu’il y a les autres.
    Tous les autres.
    Celles et ceux qui ne figurent plus nulle part, ou ailleurs, « cachés sous le tapis », sortis des statistiques.
    Les découragés, les radiés, les auto-employés, les contrats aidés...

    Et ils finissent par peser lourd, tous ces gens, dans la balance.
    Très lourd.
    Combien, exactement ? Selon Bertrand Martinot, économiste à l’Institut Montaigne et ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy (pas vraiment un crypto marxiste, donc), en cumulant toutes ces catégories, « on arriverait à sept, huit millions de personnes qui sont en souffrance » par rapport à l’emploi – ou au manque d’emploi, plutôt.
    De 6,2 à 8 millions : soit entre 20 et 25 % de la population active (30 millions de personnes environ). On est loin des 7,5 %...
    On est plus loin encore du plein emploi vers lequel on s’avance pourtant en chantant, d’après le gouvernement.
    La voilà, leur victoire « historique ».

    https://fakirpresse.info/extrait-des-chiffres-et-des-etres

    #statistiques #manipulation #France #chômage #travail

  • Israel’s Genocide of Palestinians in Gaza

    The prohibition of the crime of genocide is a peremptory norm of international law from which no derogation is permitted. In light of the extraordinary implications of a finding that Israel may be committing genocide against the Palestinian people in Gaza, the University Network for Human Rights, the International Human Rights Clinic at Boston University School of Law, the International Human Rights Clinic at Cornell Law School, the Centre for Human Rights at the University of Pretoria, and the Lowenstein Human Rights Project at Yale Law School have conducted a thorough legal analysis of Israel’s acts since October 7, 2023, as situated in their historical context.

    The Genocide in Gaza report concludes that Israel has violated its obligations under the Genocide Convention of 1948, setting forth the facts that establish the requisite mens rea associated with genocidal intent, and the acts that violate Articles II and III of the Convention. Our aim, as experts in human rights and humanitarian law, is to provide a rigorous academic analysis of Israel’s actions since October 7, 2023 in order to aid in ongoing assessments of the current situation through the lens of the law on genocide.

    Since October 7, 2023, tens of thousands of Palestinians in Gaza, including men, women, children, and elderly persons, have been killed or injured. Israel’s military operation has destroyed or damaged the great majority of homes in Gaza and has decimated civilian infrastructure, including hospitals, schools, universities, UN facilities, and cultural and religious heritage sites. An overwhelming majority of Gaza’s population has been forcibly displaced as a result of Israel’s military offensive, and civilians in Gaza face catastrophic levels of hunger and deprivation due to Israel’s restriction on, and failure to ensure, adequate access to basic essentials of life, including food, water, medicine, and fuel. Israel’s actions in Gaza have been accompanied by multiple expressions of genocidal intent by Israeli government leaders, including by Prime Minister Benjamin Netanyahu. This genocidal intent is further manifested in the nature and conduct of Israel’s military operations.

    The joint report draws from a diverse range of credible sources, including reports by United Nations and aid agencies, investigations by human rights organizations, media reports, and public statements and testimonies. In determining violations of the Genocide Convention, our analysis is guided by the established principles of international law, international jurisprudence, widespread state practice accepted as customary law, and the Convention’s drafting history. Additionally, our report draws on Gaza’s history leading to the present moment, in recognition that genocide rarely occurs as a single moment but is rather an unfolding result of processes and practices over time.

    Our analysis concludes that actions taken by Israel’s government and military in and regarding Gaza following the Hamas attacks of October 7, 2023, constitute breaches of the international law prohibitions on the commission of genocide. The report further argues that these violations give rise to concrete obligations to all other States, namely, to refrain from recognizing Israel’s breaches as legal or from taking any actions that may amount to complicity in these breaches, and to take positive steps to suppress, prevent, and punish the commission of further genocidal acts against the Palestinian people in Gaza.

    https://www.humanrightsnetwork.org/palestine

    #rapport #génocide #Gaza #Israël #Palestine #rapport #droit_international #analyse #University_Network_for_Human_Rights

  • La #Suisse et la #colonisation : nouveaux articles en ligne

    Quelle est la place de la colonisation dans l’histoire et les pratiques de savoir en Suisse ? Deux publications récentes abordent cette question sous les aspects de l’histoire et des archives.

    Le Dictionnaire historique de la Suisse publie un dossier comprenant une quinzaine d’articles nouveaux ou remaniés sur les #ramifications_coloniales de la Suisse (https://hls-dhs-dss.ch/fr/dossiers/000033/2024-04-30). Il comprend des articles - en Français, Allemand, et Italien - consacrés à des notions clés - #colonisation, #racisme, #abolitionnisme - ainsi qu’à des Suisses et des Suissesses présents à divers titres dans les #colonies.

    La revue spécialisée suisse pour les archives, les bibliothèques et la documentation arbido consacre son dernier numéro à la Décolonisation des archives (https://arbido.ch/fr/edition-article/2024/dekolonialisierung-von-archiven-decolonisation-des-archives). Des réflexions théoriques et des exemples de projets concrets donnent un aperçu varié de la thématique.

    https://www.infoclio.ch/fr/la-suisse-et-la-colonisation-nouveaux-articles-en-ligne

    #Suisse_coloniale #archives #histoire #Suisse

    ping @cede

  • Kanaky-Nouvelle Calédonie : contre la violence coloniale - Survie
    https://survie.org/pays/kanaky-nouvelle-caledonie/article/kanaky-nouvelle-caledonie-contre-la-violence-coloniale

    Conséquence logique du sabotage méthodique du processus de décolonisation par l’État français, l’heure est à l’affrontement en Kanaky-Nouvelle Calédonie, qui a déjà fait plusieurs morts. Il est urgent de dénoncer la responsabilité première de la politique coloniale française, des colons sur place, de s’opposer à la menace qui plane sur les indépendantistes et la CCAT (Cellule de coordination des actions sur le terrain) en particulier et de soutenir la lutte légitime du peuple Kanak.

    #Kanaky #colonialisme #FLNKS

  • Alain Gresh revive/ravive Maxime Rodinson, un peu trop oublié.

    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/israel-fait-colonial-maxime-rodinson-met-ko-bernard-henri-levy,7337

    Les dirigeants sionistes surent, comme l’a démontré l’historien israélien Zeev Sternhell
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    , manipuler ces « vieilles passions communistes » pour créer des kibboutz très militarisés – « une main sur la charrue, l’autre sur le glaive » – dont l’objectif réel était le maillage du territoire palestinien, premier pas vers sa conquête.

    Marx écrivait qu’on ne juge pas un individu sur l’idée qu’il se fait de lui-même. On ne peut évaluer non plus un mouvement sur l’idée qu’il se fait de lui-même. Il ne s’agit pas de nier la sincérité de cette « passion communiste » qui animait (certains) émigrants juifs, mais d’analyser leur pratique politique réelle, nombre de massacres et de crimes se sont fait au nom du Bien et de « la civilisation ». Rodinson a bien mis en lumière le point aveugle de ces colons :

    La suprématie européenne avait implanté, jusque dans la conscience des plus défavorisés de ceux qui y participaient [à l’émigration en Palestine], l’idée que, en dehors de l’Europe, tout territoire était susceptible d’être occupé par un élément européen. Le cas de l’utopie sioniste n’était pas, de ce point de vue, différent de celui des utopies socialistes du type de l’Icarie de Cabet
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    . Il s’agit de trouver un territoire vide, vide non pas forcément par l’absence réelle d’habitants, mais une sorte de vide culturel. En dehors des frontières de la civilisation (…), on pouvait librement insérer, au milieu de populations plus ou moins arriérées et non contre elles, des « colonies » européennes qui ne pouvaient être, pour employer anachroniquement un terme récent, que des pôles de développement.

    Ce sentiment de supériorité n’était pas propre au seul mouvement sioniste, on le retrouve dans le mouvement ouvrier à la fin du XIXe siècle et au cours du XXe siècle. Ainsi, les communards en Algérie qui se réclamaient de la Commune de Paris de 1871, saluaient la répression de l’insurrection des indigènes, qui embrasait alors le pays
    3
    . Les fédérations algériennes de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) votèrent massivement l’adhésion à l’Internationale communiste au congrès de Tours en 1920, tout en dénonçant le nationalisme indigène « rétrograde » et en prônant l’assimilation. Tous ces socialistes chantaient pourtant « L’Internationale », se réclamaient de « la dictature du prolétariat », appelaient au soulèvement des « damnés de la Terre » réduits aux seuls ouvriers européens. Il fallut la création de l’Internationale communiste pour que s’impose, non sans obstacles, le mot d’ordre « prolétaires de tous les pays et peuples opprimés unissez-vous », et pour rompre en paroles et parfois en actes avec les vieilles tendances coloniales de la social-démocratie.

  • Farkha, le village Palestinien écolo et autogéré qui résiste aux colons - MOUAIS
    https://mouais.org/farkha-le-village-palestinien-ecolo-et-autogere-qui-resiste-aux-colons

    (...)

    C’est que le petit village de Farkha, 1 800 habitants, est devenu une flamme ardente socialiste dans une Palestine ravagée par l’occupation israélienne, les colonies et le néolibéralisme de l’Autorité Palestinienne. « On est le premier écovillage du pays depuis 2019, grâce à notre coopérative oléicole, notre éco-ferme communale, notre coopérative des femmes, nos jardins urbains… On est devenus autosuffisants et autogestionnaires », explique Mostafa autour d’un feu de camp en bas de la maison familiale. « Chaque habitant s’aide lui-même et les autres, on ne dépend plus des Israéliens ni du gouvernement palestinien. Même la police est partie il y a trois ans, car on gérait tous les problèmes nous-mêmes et qu’ils n’avaient plus rien à faire » ajoute-t-il, amusé.
    Économie de la résistance et démocratie directe

    Plantés sur 4 hectares, 10 000 oliviers communaux produisent une huile certifiée biologique et Fairtrade, exportée vers des boutiques solidaires à l’étranger. Elle permet de financer les autres projets municipaux, comme la ferme de panneaux solaires qui alimentent un tiers des foyers et toutes les installations de la commune. L’éco-ferme « Qamar al-Ard » (« Lune de la terre ») regorge de fruits et légumes locaux, bio eux-aussi. « C’est une expérimentation, et la transition n’était pas facile. Beaucoup d’agriculteurs étaient sceptiques au début, mais on veut montrer l’exemple », explique Mostafa. Son père Baker, maire avant lui, avait sillonné l’Europe et le monde à la rencontre d’autres écovillages et éco-fermes pour apprendre les méthodes de production naturelles.

    « Fellah » désigne le paysan qui cultive un lopin de terre pour sa famille, mais par extension, la tradition agricole palestinienne – et une identité paysanne enracinée et résistante. À Farkha, on baigne en plein dedans : quasiment chaque famille a sa propre « mazraa manzaliyé » (ferme domestique ou jardin urbain), parfois avec des chèvres ou des moutons. « Nous pratiquons ainsi l’iqtisad al-muqawama (économie de la résistance), qui nous permet de boycotter toutes les autorités coloniales et les bailleurs de fonds internationaux », explique le maire.

    La politique locale est tout aussi collective et horizontale : le conseil municipal est doublé de comités dédiés aux différentes facettes de la vie quotidienne. Chaque habitant de Farkha est membre d’un moins un comité, qui se réunissent chaque semaine. Et tous les vendredis, ils participent à une journée de travaux collectifs : récoltes, rénovations, constructions… « En ce moment, on répare les maisons abandonnées du vieux village de l’époque ottomane. Le but c’est d’y déménager la mairie, d’y installer une maison d’hôtes, une presse d’huile d’olive… » s’enthousiasme Mostafa. Les murs du village sont ornés de graffitis de la faucille et le marteau, mais aussi du drapeau kurde ou catalan, avec des slogans internationalistes.

    « Même si je suis maire, je ne prends aucune décision sans l’approbation des habitants, ma fonction est surtout symbolique. En vérité, les gens s’administrent tous seuls ». L’inspiration pour ce modèle politique vient des années 50. À l’époque, le Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP, communiste-nationaliste) et le Parti Populaire de Palestine (communiste-internationaliste) règnent en maître dans la région de Selfit, la grande ville voisine. « On l’appelait ‘petite Moscou’ », s’amuse Mostafa. « Aujourd’hui encore, des gens s’appellent Lénine ou Guevara, même s’ils ne sont plus communistes ». Farkha a conservé son ancrage, même si une grande partie des habitants soutient aussi le Fatah de Mahmoud Abbas ou d’autres partis. « L’idée, c’est de prendre notre propre destin en mains », explique-t-il. Musulmans ou athées, politisés ou pas, de gauche ou pas : les habitants partagent en commun l’identité paysanne et solidaire du village.

    Contre la corruption et le collaborationnisme de l’Autorité Palestinienne, crée lors des Accords d’Oslo en 1993 et dirigée par Mahmoud Abbas, Farkha oppose un idéal politique utopique. « Nous n’avons aucune haine envers le peuple juif et ne comprenons pas la leur. Nous rêvons d’un état démocratique laïc, partagé, avec les mêmes droits pour tous », affirme le maire – tout comme la totalité des Palestiniens rencontrés lors de mon séjour d’un mois. Pour lui, l’attaque du Hamas est le résultat logique du siège israélien total de 17 ans sur Gaza. « Je ne voterais jamais pour eux et ne crois pas en leur projet politique. Mais aujourd’hui, ce sont les seuls qui se battent encore, et une explosion était devenue inévitable ». Impossible, ici, de parler du 7 octobre sans aborder les 76 longues années écoulées depuis la Nakba de 1948 : L’occupation israélienne, les massacres, l’apartheid, et la colonisation soutenue par l’État.

    Résister à l’expansion coloniale

    Une menace palpable plane sur les collines d’oliviers de Farkha. Elle devient visible quand Mostafa et moi montons sur le toit d’une maison du vieux village, perchée en hauteur. Il me faut quelques secondes pour comprendre ce que voient mes yeux. À l’horizon, la mer Méditerranée scintille d’argent et d’azur. Peu avant, les gratte-ciels et la pollution de Tel Aviv, métropole coloniale. Puis, à quelques kilomètres de nous, une masse grise : les usines d’Ar’iel, la 4e plus grande colonie israélienne, désignée comme « capitale de la Samarie » par Benjamin Netanyahu. Industries, aires résidentielles s’étendent sur 15 000 km2 de terres confisquées aux Palestiniens depuis 1978. Et le monstre de béton continue de s’étendre. « On a perdu l’accès à 1200 dunums [1,2 hectares] et un millier d’oliviers, cela représente une perte de 135 000 shekels [35 000€] par an juste en huile d’olive », se désole Mostafa. « Mais le problème n’est pas tant l’argent : c’est notre culture qui est sous assaut. Je préfère qu’ils me tuent plutôt que ce qu’ils abattent un seul de mes arbres », dit-il.

    La tactique des colons est bien rodée. D’abord, un berger vient avec son troupeau à un point d’eau ou sur une colline, chasser les Palestiniens aux alentours. Il installe une cabane ou un avant-poste, le connecte à une route, à l’eau. Puis, la cabane devient maison, village, ville. « Ils veulent toute la terre, ils pensent qu’elle leur appartient depuis des millénaires », soupire-t-il. « Doucement, ils grignotent nos terres, se rapprochent du village. Il n’y a plus qu’une seule colline entre eux et nous », soupire-t-il. Nous partons à la rencontre de Bassem Rizkallah, un agriculteur dont la ferme, au creux d’une vallée, est entouré par les colons – qui le harcèlent. « La dernière fois, mes caméras de sécurité ont filmé comment ils ont volé deux vaches », témoigne-t-il. À l’entrée de sa ferme, une plaque en marbre commémore un « martyr » tué par l’armée israélienne dans les années 2000.

    « Il y a eu plusieurs morts ici pendant les deux intifada. Depuis, l’Autorité Palestinienne nous a confisqué nos armes et tout moyen de résister, c’est la deuxième force occupante qui collabore avec Israël », lance un Mostafa écœuré. « Maintenant, tout ce que nous pouvons faire, c’est nous interposer et espérer qu’ils ne nous tirent pas dessus ». C’est que, après le 7 octobre, le gouvernement d’extrême-droite de Benjamin Netanyahou, dominé par deux ministres colons (Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir) a distribué des milliers de fusils d’assaut aux colons, qui se sont constitués en milices – portant même l’uniforme de l’armée. « Nous ne savons plus si ce sont des soldats ou des colons qui nous attaquent. Bon, cela ne fait plus vraiment de différence, puisque l’armée et la police participent maintenant activement à leurs côtés », se désole le jeune maire.

    Depuis le 7 octobre, la situation est passée de mauvaise à catastrophique.

    (...)

  • Migranti: tutti i dubbi sull’accordo Rama-Meloni
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Albania/Migranti-tutti-i-dubbi-sull-accordo-Rama-Meloni-231441

    Nonostante le incongruenze e le incertezze relative all’accordo siglato tra Roma e Tirana per l’accoglienza dei migranti in suolo albanese, e in attesa del giudizio della Corte europea, a Gjadër e Shëngjin i lavori per i due centri sono già iniziati. Siamo andati a vedere come procedono

  • Émeutes en Nouvelle-Calédonie : « C’était prévisible », affirme Jean-François Merle, conseiller de Rocard en 1988
    https://www.lepoint.fr/politique/nouvelle-caledonie-l-histoire-se-repete-tragiquement-et-c-etait-previsible-a

    INTERVIEW. Selon Jean-François Merle, qui a négocié l’accord de Matignon en 1988, le gouvernement est en partie responsable de la situation de tensions extrêmes dans l’archipel.
    Par Géraldine Woessner

    Conseiller historique de Michel Rocard, Jean-François Merle a été l’un des principaux acteurs du processus de paix en 1988. Depuis des mois, il alerte l’exécutif sur les tensions engendrées par le projet de loi constitutionnelle visant à modifier la composition du corps électoral. « Les violences auxquelles on assiste aujourd’hui étaient parfaitement prévisibles », confie-t-il au Point, regrettant que le gouvernement n’ait pas retenu les leçons de l’histoire. Entretien.

    Le Point : Êtes-vous surpris de la violence qui s’exprime aujourd’hui ?
    Jean-François Merle : Dans les années 1980, la violence s’exprimait surtout par des barrages sur les routes, dans l’intérieur du pays. Nouméa avait été relativement épargnée. Aujourd’hui, nous voyons des quartiers de Nouméa se soulever. Je suis évidemment atterré, triste et choqué de ce qui se passe. Mais nous étions un certain nombre à l’avoir prédit, depuis longtemps. Au cours des deux derniers mois, une série de manifestations ont été organisées par cette cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), toutes très pacifiques, qui ont attiré dans la rue des milliers de personnes. Il n’y a eu aucun incident. Mais le gouvernement a fait la sourde oreille. Un certain nombre de gens ont pu se dire que, finalement, la violence restait la seule voie de sortie… Sur ce mouvement se sont greffés des bandes de pillards et des saccages opportunistes. Gérald Darmanin [le ministre de l’Intérieur] a qualifié les gens du CCAT de « mafieux » – comme Jacques Lafleur, l’ancien chef du camp anti-indépendantiste, avait qualifié le FLNKS de « terroriste » dans les mois qui ont précédé la prise d’otages d’Ouvéa en 1988. L’histoire se répète tragiquement.

    Depuis l’accord de Nouméa, trois référendums sur l’indépendance ont eu lieu, le processus d’autodétermination est achevé. Le gouvernement n’est-il pas fondé à se montrer ferme ?
    Les deux premiers référendums ont été organisés dans des conditions que personne n’a contestées. Mais, en 2021, Sébastien Lecornu, alors ministre des Outre-Mer, a abandonné la méthode de dialogue qu’avait privilégiée Édouard Philippe, et la date du référendum a été imposée. Or, à l’automne 2021, la Nouvelle-Calédonie, qui était restée épargnée par le Covid pendant un an et demi, a été à son tour durement touchée. En l’espace de quatre semaines, elle a connu le même taux de prévalence du virus que celui qui s’était déployé dans l’Hexagone sur environ six mois. Cela a été extrêmement brutal.

    De nombreuses personnalités ont connu des décès dans leurs familles. J’avais envoyé un message au ministre pour lui conseiller de différer ce référendum le temps que les gens fassent leur deuil. Des responsables de la communauté wallisienne et futunienne nous disaient : « Quand on en est à chercher 150 euros pour payer un cercueil, on n’a pas le cœur à la politique. » Ce référendum a été maintenu, et l’abstention a été massive. Il n’a donc rien réglé.

    Le départ d’Édouard Philippe de Matignon a-t-il marqué un tournant ?
    Édouard Philippe est le dernier à avoir compris ce qui se passait en Nouvelle-Calédonie. L’accord de Nouméa, en 1998, prévoyait la rencontre annuelle d’un « comité des signataires » qui se réunissaient pour faire le point sur les avancées de l’accord. C’était une machine assez symbolique, sans doute pléthorique et assez lourde, mais c’était une machine à créer du consensus. Toutes les décisions qui ont été prises pour les deux premiers référendums l’ont été sous cette forme, par ce comité. Personne ne les a contestées. La dernière rencontre a eu lieu en octobre 2019. Il n’y en a plus jamais eu.

    Depuis, le gouvernement enchaîne les décisions unilatérales. C’était une erreur majeure, mais Emmanuel Macron voulait absolument que le troisième référendum ait lieu rapidement pour pouvoir afficher qu’il avait bouclé le dossier avant la fin de son quinquennat. Il n’y avait aucune urgence, pourtant, et Édouard Philippe avait même conseillé de ne rien tenter avant 2022 pour éviter les interférences avec l’élection présidentielle et la politique nationale. C’était une logique sage.

    Gérald Darmanin a pointé ce jeudi les liens de Bakou avec les indépendantistes du FNLKS. La veille, le réseau social chinois TikTok a été interdit sur l’archipel. Les violences sont-elles le résultat d’ingérences étrangères ?
    Quand je m’occupais de ce dossier à Matignon, en 1988, Bernard Pons, le ministre des Dom-Tom de Jacques Chirac, accusait la Nouvelle-Zélande et la Libye de Kadhafi d’attiser les troubles. La France était fâchée avec la première depuis l’affaire du Rainbow Warrior et la seconde accueillait quelques jeunes dans des camps. Ils en revenaient un peu endoctrinés, mais cela n’a jamais eu de conséquences réelles. Avant le troisième référendum, on a prétendu que la Chine attisait les tensions – alors que la Chine est un des plus gros clients de la Nouvelle-Calédonie sur le minerai de nickel et que les non-indépendantistes reprochent régulièrement au gouvernement à majorité indépendantiste de ne pas accorder assez d’autorisations d’exportation du minerai vers la Chine.

    Certains indépendantistes n’ont vraiment pas été très regardants d’aller chercher des soutiens du côté de l’Azerbaïdjan… Mais cela fait partie des ingérences opportunistes habituelles. L’Azerbaïdjan a un litige avec la France sur la question arménienne et vient la chatouiller sur un territoire d’outre-mer. Mais l’Azerbaïdjan ne vient pas manipuler les jeunes dans les quartiers de Nouméa. Cette explication est assez grotesque.

    Pour vous, le gouvernement aurait-il pu éviter cette crise ?
    Pour la première fois depuis quarante ans, les équilibres fondamentaux qui régissent la vie publique en Nouvelle-Calédonie depuis les accords de Matignon et de Nouméa ont été modifiés, sans qu’il y ait d’accord entre les parties. Tout le monde convient qu’il était nécessaire de revoir la question du corps électoral, qui n’a plus évolué depuis 1998. Mais, quand vous modifiez les termes d’un accord de manière unilatérale, c’est plus un accord, c’est de la rupture de contrat.

    Vous avez négocié ces fameux accords de Matignon en 1988… Et on a le sentiment que, 40 ans plus tard, rien n’a bougé.
    Un certain nombre de gens n’ont rien appris de l’histoire. Depuis quarante ans, la stabilité en Nouvelle-Calédonie repose sur le dialogue, le consensus et l’impartialité de l’État. Le dialogue a été mis à mal puisque l’instance qui organisait ce dialogue, le comité des signataires, n’a plus été réunie depuis 2019. Le consensus a été mis à mal parce qu’on prend des décisions unilatérales pour modifier les règles constitutionnelles, sans l’accord de toutes les parties. Et puis l’impartialité de l’État est mise à mal car il penche aujourd’hui de manière assez flagrante du côté des indépendantistes. Je le répète : si le référendum de 2021 avait eu lieu dans les mêmes conditions que les deux précédents, quel que soit le résultat, il aurait été accepté. Et la réforme du corps électoral aurait pu avoir lieu.

    Mais comment voulez-vous bâtir un consensus sur la défiance et la rupture du dialogue ? Tout le monde est d’accord pour permettre aux quelque 12 000 personnes nées en Nouvelle-Calédonie après 1998 de voter aux élections provinciales. Et le FLNKS a dit qu’il était prêt à examiner la situation de ceux qui sont installés depuis longtemps sur l’île. Mais ils souhaitaient que cette discussion ait lieu dans le cadre d’un accord global. Tous ne sont d’ailleurs pas kanaks ou européens. 35 % de la population se définit comme d’une autre origine : il y a beaucoup de Wallisiens et de Futuniens, des gens d’ascendance vietnamienne, polynésienne… Et d’autres qui se définissent comme des Calédoniens parce que le métissage a beaucoup marché depuis quarante ans. Je suis absolument convaincu que, s’il y avait eu la volonté de trouver un accord global, le problème du corps électoral pour les élections provinciales aurait pu être résolu.

    Voyez-vous une sortie de crise aujourd’hui ?
    Gérald Darmanin a répété ad nauseam pendant le débat parlementaire que c’était une exigence démocratique. Il n’a pas compris que cet argument ne pourra être légitimement invoqué que lorsque la page de l’ère coloniale aura été définitivement tournée. Elle ne l’est pas, car ce troisième référendum a produit un résultat juridique mais pas politique. 90 % de la communauté kanake s’est abstenue, et 60 % de la population générale. Il faut aussi se rappeler que la colonisation est quand même la négation absolue des valeurs démocratiques.

    Une sortie de crise n’est envisageable que si on reprend les discussions, sans tabou et sans ultimatum ou calendrier ! En décrétant que, si aucun accord n’était trouvé d’ici à la fin juin, il réunirait le Congrès pour imposer la réforme, Emmanuel Macron a commis une nouvelle erreur. Personne n’accepte de négocier avec un pistolet sur la tempe ! Cette gestion du temps est une négation de la culture kanake et océanienne. Ça ne marche jamais.

    Est-ce ce que vous avez appris des accords de Matignon ?
    Michel Rocard m’a appris qu’on ne pouvait régler un problème de cette complexité, de cette nature, qu’en essayant de se mettre dans le raisonnement de chacun des protagonistes pour avoir, peut-être, une chance d’essayer de trouver des points de convergence. Tous les partis politiques (calédoniens, indépendantistes, non indépendantistes, wallisiens, etc.) ont signé ensemble une déclaration invitant au retour au calme et à la raison. C’est encourageant. Il est évidemment important de rétablir l’ordre, la circulation, de protéger les personnes et les biens. Cependant, si on ne met pas un peu de souplesse pour revenir dans la discussion, on ne résoudra rien…

    • Excellent entretien du sergent Woessner. Faut croire que Sonia Backès n’est pas abonnée à cet hebdomadaire de droite ou qu’elle est aussi bouchée et mal embouché que le sinistre de l’intérieur.

      Solidarité avec le peuple Kanak dans sa lutte légitime pour son émancipation https://seenthis.net/messages/1054195
      L’association Survie exprime toute sa solidarité aux proches des victimes de cette violence coloniale, aux personnes arrêtées pour leur activité politique.

      Nous nous opposons à la #répression_coloniale actuellement à l’œuvre : #milices_paramilitaires, déploiement de l’armée, état d’urgence, coupure de #réseaux_sociaux, et même, selon ce qui a pu nous être remonté, des coupures du réseau 4G.

      Nous dénonçons la stratégie menée par la #France de dissocier et isoler la CCAT du reste du #mouvement_indépendantiste, qui fait planer une menace politique, judiciaire et même physique sur ses membres, et nous réitérons notre soutien à l’ensemble de la lutte d’émancipation du peuple Kanak.

      https://seenthis.net/messages/1054178

  • La Quadrature du Net attaque en justice le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie
    https://www.laquadrature.net/2024/05/17/la-quadrature-du-net-attaque-en-justice-le-blocage-de-tiktok-en-nouvel

    Par un référé-liberté déposé ce jour, La Quadrature du Net demande au Conseil d’État la suspension de la décision du Premier ministre Gabriel Attal de bloquer en Nouvelle-Calédonie la plateforme TikTok. Par cette décision de…

    #Censure

  • “Hind’s Hall” de Macklemore : une chanson indispensable pour comprendre la guerre à Gaza
    https://www.frustrationmagazine.fr/hinds-hall-de-macklemore-une-chanson-indispensable-pour-comprend

    La semaine dernière, le rappeur américain Macklemore a sorti une chanson, “Hind’s Hall” qui est devenue presque instantanément une hymne de la lutte de soutien aux Palestiniens en occident. Il faut dire que celle-ci est d’une très grande acuité politique. Analyse. Une chanson qui finance l’UNRWA C’est indiqué en description de la vidéo : tout […]

  • Parc éolien de Bretagne Sud : 13 éoliennes pour un milliard d’euros Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/economie/mer/parc-eolien-de-bretagne-sud-13-eoliennes-pour-un-milliard-deuros-658510

    Le parc éolien en mer de Bretagne Sud comportera un maximum de 13 éoliennes de grande puissance, a indiqué, jeudi 16 mai, le consortium Pennavel. Sa mise en service interviendra fin 2031-début 2032.


    Au lendemain de l’annonce de son succès dans l’attribution du parc éolien en mer flottant de Bretagne-Sud, le consortium Pennavel a révélé, jeudi 16 mai, à Lorient, qu’il s’était engagé, auprès de l’État, à installer un maximum de 13 éoliennes, de 20-25 MW, au large des îles de Groix et Belle-Île-en-Mer. Leurs pales culmineront à 250 m-300 m.

    Membres des équipes de Pennavel, Elicio et BayWa r.e., jeudi 16 mai, à Lorient. Parmi eux (3e en partant de la droite), le directeur du projet Aldrik de Fombelle. « Nous continuerons à construire le projet dans le dialogue et la transparence », affirme-t-il.
    Le Télégramme/Bruno Salaün

    Ces turbines, Pennavel assure vouloir les acheter auprès de fournisseurs européens. « Nous avons déjà des relations avec certains d’entre eux, je pense en particulier à Siemens Gamesa ou Vestas pour nos parcs éoliens terrestres et en mer, il y a aussi General Electric », a signifié Aldrik de Fombelle, directeur du projet Pennavel, issu d’Elicio, l’un des deux groupes associés dans le projet sud breton avec BayWa r.e. « Nous sommes confiants dans la capacité de l’industrie européenne à relever le défi de l’éolien flottant », a-t-il ajouté.

    Une marge de puissance entre 230 MW et 270 MW
    Il a précisé que l’appel d’offres portait sur une puissance installée comprise entre 230 MW et 270 MW, pas nécessairement les 250 MW évoqués par l’État. Le chantier du parc devrait démarrer en 2029 et sa mise en service interviendrait fin 2031-début 2032. Il produirait 1 TWh d’électricité par an, de quoi couvrir la consommation de 450 000 habitants. Pennavel se portera candidat à l’appel d’offres, attendu en 2024, sur l’extension de 500 MW.

    Le consortium sera-t-il capable de tenir un prix de rachat de l’électricité produite à 86,45 €/MWh, un niveau bas dans l’éolien flottant émergent ? « Oui, c’est d’ailleurs le premier projet éolien flottant commercial sécurisé au monde avec un tarif de rachat de l’électricité. Ce prix est indexé sur les cours de référence des matières premières », a certifié le directeur du projet. Pennavel le tiendra notamment avec ce nombre restreint d’éoliennes de grande puissance, qui lui permettra de limiter les coûts d’équipements et d’installation. L’investissement atteindrait entre 800 M€ et un milliard d’euros. Il est assumé par les deux partenaires, qui ont remporté ensemble, il y a deux ans, en Ecosse, le marché d’un parc éolien en mer posé de 960 MW.

  • Quand commence le capitalisme ? De la société féodale eu monde de l’Economie : conférence de Jérôme Baschet (Vidéo de présentation du livre)
    http://www.palim-psao.fr/2024/05/quand-commence-le-capitalisme-de-la-societe-feodale-eu-monde-de-l-economi

    Le livre est sorti ! Présentation résumé d’1H :

    https://www.youtube.com/watch?v=1_rl7oNzPyA

    #Jérôme_Baschet #Histoire #capitalisme #colonialisme #moyen_âge #économie

  • Naomi Klein : « Nous avons besoin d’un exode du sionisme » - UJFP Analyses, opinions & débats
    https://ujfp.org/naomi-klein-nous-avons-besoin-dun-exode-du-sionisme

    C’est un peu ancien déjà mais je viens de me rendre compte que ce texte important de Naomi Klein n’était pas présent sur Seen This.

    En cette Pâque, nous n’avons pas besoin ni ne voulons de la fausse idole du sionisme. Nous voulons nous libérer du projet qui commet un génocide en notre nom.

    J’ai pensé à Moïse et à sa colère lorsqu’il descendit de la montagne pour trouver les Israélites adorant un veau d’or.

    L’écoféministe en moi a toujours été inquiète face à cette histoire : quel genre de Dieu est jaloux des animaux ? Quel genre de Dieu veut s’approprier tout le caractère sacré de la Terre ?

    « Pas comme les autres Pâques » : des centaines de manifestants juifs arrêtés après le Seder de protestation à New York

    Mais il existe une manière moins littérale de comprendre cette histoire. Il s’agit de fausses idoles. De la tendance humaine à vénérer ce qui est profane et brillant, à regarder vers le petit et le matériel plutôt que vers le grand et le transcendant.

    Ce que je veux vous dire ce soir, lors de ce Seder révolutionnaire et historique dans les rues, c’est qu’un trop grand nombre de notre peuple adore une fois de plus une fausse idole. Ils en sont ravis. Ivre de ça. Profané par cela.

    Cette fausse idole s’appelle le sionisme.

    Le sionisme est une fausse idole qui a pris l’idée de la terre promise et l’a transformée en acte de vente pour un ethno-État militariste.

    C’est une fausse idole qui prend nos histoires bibliques les plus profondes de justice et d’émancipation de l’esclavage – l’histoire de la Pâque elle-même – et les transforme en armes brutales de vol de terres coloniales, en feuilles de route pour le nettoyage ethnique et le génocide.

    C’est une fausse idole qui a pris l’idée transcendante de la terre promise – une métaphore de la libération humaine qui a traversé de multiples confessions aux quatre coins du monde – et a osé en faire un acte de vente pour un ethno-État militariste.

    La version de libération du sionisme politique est elle-même profane. Dès le début, cela a nécessité l’expulsion massive des Palestiniens de leurs foyers et de leurs terres ancestrales dans la Nakba.

    Depuis le début, elle est en guerre contre les rêves de libération. Lors d’un Seder, il convient de rappeler que cela inclut les rêves de libération et d’autodétermination du peuple égyptien. Cette fausse idole du sionisme assimile la sécurité israélienne à la dictature égyptienne et aux États clients.

    Dès le début, cela a produit une vilaine forme de liberté qui considérait les enfants palestiniens non pas comme des êtres humains mais comme des menaces démographiques – tout comme le pharaon du Livre de l’Exode craignait la population croissante des Israélites et ordonnait donc la mort de leurs fils.

    Le sionisme nous a amenés à notre moment actuel de cataclysme et il est temps que nous le disions clairement : il nous a toujours conduit là.

    C’est une fausse idole qui a conduit beaucoup trop de nos concitoyens sur une voie profondément immorale et qui les amène désormais à justifier la destruction des commandements fondamentaux : tu ne tueras pas. Tu ne voleras. Tu ne convoiteras pas.

    Nous, dans ces rues depuis des mois et des mois, sommes l’exode. L’exode du sionisme

    C’est une fausse idole qui assimile la liberté juive aux bombes à fragmentation qui tuent et mutilent les enfants palestiniens.

    Le sionisme est une fausse idole qui a trahi toutes les valeurs juives, y compris la valeur que nous accordons au questionnement – ​​une pratique ancrée dans le Seder avec ses quatre questions posées par le plus jeune enfant.

    Y compris l’amour que nous portons en tant que peuple aux textes et à l’éducation.

    Aujourd’hui, cette fausse idole justifie le bombardement de toutes les universités de Gaza ; la destruction d’innombrables écoles, d’archives, d’imprimeries ; le meurtre de centaines d’universitaires, de journalistes, de poètes – c’est ce que les Palestiniens appellent le scolasticide, la destruction des moyens d’éducation.

    Pendant ce temps, dans cette ville, les universités font appel à la police de New York et se barricadent contre la grave menace que représentent leurs propres étudiants qui osent leur poser des questions fondamentales, telles que : comment pouvez-vous prétendre croire en quoi que ce soit, et encore moins en nous, pendant que vous permettez, investissez et collaborez avec ce génocide ?

    La fausse idole du sionisme a pu se développer sans contrôle pendant bien trop longtemps.

    Alors ce soir on dit : ça s’arrête là.

    Notre judaïsme ne peut pas être contenu par un ethno-État, car notre judaïsme est internationaliste par nature.

    Notre judaïsme ne peut pas être protégé par l’armée déchaînée de cet État, car tout ce que fait l’armée, c’est semer le chagrin et récolter la haine – y compris contre nous en tant que Juifs.

    Notre judaïsme n’est pas menacé par des personnes qui élèvent la voix en solidarité avec la Palestine, sans distinction de race, d’origine ethnique, de capacité physique, d’identité de genre et de génération.

    Notre judaïsme est l’une de ces voix et sait que dans ce chœur résident à la fois notre sécurité et notre libération collective.

    Notre judaïsme est le judaïsme du Seder de Pâque : le rassemblement en cérémonie pour partager de la nourriture et du vin avec des êtres chers et des étrangers, le rituel qui est intrinsèquement portable, suffisamment léger pour être porté sur notre dos, n’ayant besoin que les uns des autres : non des murs, pas de temple, pas de rabbin, un rôle pour chacun, même – surtout – pour le plus petit des enfants. Le Seder est une technologie de la diaspora s’il en est, conçue pour le deuil collectif, la contemplation, le questionnement, la mémoire et la renaissance de l’esprit révolutionnaire.

    Alors regardez autour de vous. Voilà notre judaïsme. Alors que les eaux montent et que les forêts brûlent et que rien n’est sûr, nous prions sur l’autel de la solidarité et de l’entraide, quel qu’en soit le prix.

    Nous n’avons pas besoin ni ne voulons de la fausse idole du sionisme. Nous voulons nous libérer du projet qui commet un génocide en notre nom. Se libérer d’une idéologie qui n’a pas d’autre plan de paix que celui de s’occuper des pétro-États théocratiques meurtriers d’à côté, tout en vendant au monde les technologies des assassinats robotisés.

    Nous cherchons à libérer le judaïsme d’un ethno-État qui veut que les Juifs aient perpétuellement peur, qui veut que nos enfants aient peur, qui veut nous faire croire que le monde est contre nous afin que nous courions vers sa forteresse et sous son dôme de fer, ou à au moins maintenir les armes et les dons à flot.

    C’est la fausse idole.

    Et ce n’est pas seulement Netanyahu, c’est le monde qu’il a créé et qui l’a fait – c’est le sionisme.

    Que sommes-nous ? Nous, dans ces rues depuis des mois et des mois, sommes l’exode. L’exode du sionisme.

    Et aux Chuck Schumers1 de ce monde, nous ne disons pas : « Laissez partir notre peuple ».

    Nous disons : « Nous sommes déjà partis. Et vos enfants ? Ils sont avec nous maintenant. »

  • #Kanaky : des #milices de colons armés tuent plusieurs habitants - Contre Attaque

    https://contre-attaque.net/2024/05/16/kanaky-des-milices-de-colons-armes-tuent-plusieurs-habitants

    Le territoire du Pacifique est surarmé. Selon les autorités, 64.000 armes sont déclarées et autant circulent illégalement, soit près de 130.000 armes pour 272.000 habitants. Cette situation folle est le fruit d’une décision des autorités locales en 2011, visant à faciliter, la possibilité de s’armer pour les #blancs surnommés les « #caldoches ». Seuls une carte d’identité ou un permis de chasse sont exigés pour se procurer une arme, et les quotas de #munitions ont été supprimés. Cette mesure a provoqué une explosion des achats dans les #armureries. Une décision irresponsable et criminelle.

    Depuis deux jours, trois #Kanaks ont donc été assassinés. Deux hommes de 19 et 36 ans et une adolescente de 17 ans. L’un des défunts s’appelait Djibril Saïko Salo et était en première année de BTS. Le CCAT – Cellule de coordination des actions de terrain – qui représente les indépendantistes Kanaks détaille « les conditions dans lesquelles (il) a été abattu » et explique qu’il a été « abandonné sur la route comme s’il s’agissait d’une vulgaire bête sauvage, ou pire, d’un criminel récidiviste ». Le collectif ajoute : « Le caractère ignoble et volontaire de cet acte, nous le qualifions sans ambiguïté de meurtre avec préméditation, avec volonté assumée de laisser son cadavre exposé sur la chaussée en guise certainement de message à ceux qui veulent suivre son exemple ».

  • Tortures, humiliations, amputations… : CNN révèle l’horreur d’un camp de détention de Palestiniens
    https://www.revolutionpermanente.fr/Tortures-humiliations-amputations-CNN-revele-l-horreur-d-un-cam

    Des photos prises par des israéliens montrent des dizaines de prisonniers encerclés de fils de fers barbelés, menottés, assis au sol les yeux bandés en pleine nuit. Les témoins décrivent un système disciplinaire inhumain où des dizaines de gazaouis sont obligés de rester immobiles de jour comme de nuit, interdits de parler entre eux ou même de s’allonger pour dormir. Régulièrement, les prisonniers sont passés à tabac par les soldats, entraînant des os et dents cassés.

    Le menottage permanent des prisonniers entraîne de profondes séquelles physiques allant parfois jusqu’à l’amputation des membres meurtris. Selon le témoignage d’un israélien ayant exercé dans ce camp, « les tabassages ne sont pas faits pour obtenir des informations. Ils sont faits par esprit de vengeance. ».

    Le camp de Sde Teiman est divisé entre prisons extérieures et des salles d’« hôpital ». Dans ces tentes où les Palestiniens blessés sont incarcérés, on trouve des lits auxquels les prisonniers sont enchaînés toujours les yeux bandés mais cette fois presque complètement nus. Totalement immobilisés, les détenus sont nourris avec une paille et munis de couches. Les traitements médicaux sont minimes sinon inexistants, et la plupart du temps exercés sans anesthésies par des médecins non qualifiés.

    Un lanceur d’alerte israélien ayant traité des blessés explique la logique justifiant ce traitement inhumain, adossée aux récits de l’extrême droite israélienne et reprise par l’armée : « Les gazaouis qui arrivent ici sont considérés comme des terroristes, et l’opinion courante ici est que les gazaouis méritent de mourir, et donc qu’ils ne méritent pas les mêmes soins médicaux que les autres. »

    #palestine #israël #gaza #génocide

  • Le nombre de morts à Gaza s’élève à 35 303
    17 mai 2024 08:42 BST
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/gaza-death-toll-rises-35303?nid=363631&topic=Israel%2527s%2520war%252

    Le ministère de la santé de Gaza a déclaré que 35 303 personnes ont été tuées dans les attaques israéliennes contre l’enclave depuis le 7 octobre, dont 31 au cours des dernières 24 heures.
    En outre, 79 261 personnes ont été blessées depuis le début de la guerre.

    Récapitulatif de la soirée du 16 mai 2024 23:45 BST| Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/evening-recap-116

    Jeudi, l’Afrique du Sud a présenté une nouvelle requête à la Cour internationale de justice, demandant à la Cour d’arrêter l’offensive militaire israélienne sur Rafah et d’ordonner à Israël de se retirer complètement et immédiatement de la bande de Gaza.

    Pour en savoir plus sur le procès de jeudi, cliquez ici : https://www.middleeasteye.net/news/south-africa-urges-icj-halt-israel-genocidal-rafah-offensive

    Jeudi également, la Ligue arabe a demandé la mise en place d’une force de maintien de la paix de l’ONU dans les territoires palestiniens occupés. C’est la première fois que les États arabes approuvent officiellement l’internationalisation du conflit israélo-palestinien depuis le déclenchement de la guerre d’Israël contre Gaza. Pour en savoir plus, cliquez ici : https://www.middleeasteye.net/news/arab-league-calls-un-peacekeeping-force-palestinian-territories-cease

    Pendant ce temps, à l’intérieur de Gaza, la famine et la faim continuent de menacer la population palestinienne. Les camions d’aide continuent de s’empiler du côté égyptien du point de passage de Rafah, dont Israël s’est emparé la semaine dernière au cours de son offensive sur la région.

    Voici ce qu’il faut savoir de plus sur les événements d’aujourd’hui :

    La Chambre des représentants des États-Unis a adopté un projet de loi qui obligerait le président Joe Biden à envoyer des armes supplémentaires à Israël, alors que l’administration Biden a déjà fait adopter une aide supplémentaire d’un milliard de dollars à ce pays.

    Un nouvel rapport de la Fondation du Sinaï pour les droits humains (SFHR) indique que l’armée égyptienne a déployé ces derniers jours des renforts supplémentaires près du point de passage de Rafah avec Gaza. Lire l’article complet ici : https://www.middleeasteye.net/news/egypt-rushes-military-convoys-gaza-border-tensions-israel-flare

    L’Espagne a rejeté la demande d’un navire israélien transportant des armes d’accoster au port de Carthagène, dans le sud-est du pays.

    Le ministre israélien des finances, Bezalel Smotrich, soumet au cabinet un plan qui mettrait fin à l’accord de libre-échange entre Israël et la Turquie. Cette mesure fait suite à la décision du président turc, Recep Tayyip Erdogan, de mettre un terme aux exportations vers Israël.

    L’agence israélienne de coordination des activités gouvernementales dans les territoires a annoncé la confirmation de la déclaration de l’armée américaine selon laquelle la jetée flottante longtemps attendue et très critiquée qu’elle construisait au large de la côte de Gaza a été raccordée.

    Les combats entre Israël et les groupes armés palestiniens étaient tendus dans le nord de la bande de Gaza jeudi. Les groupes palestiniens ont affirmé avoir pris pour cible un site d’artillerie israélien, un quartier général de commandement, plusieurs chars et un site d’observation.

    #Bilan

  • Ron DeSantis Makes “Climate Change Isn’t Real” Official Florida Law
    https://newrepublic.com/post/181622/ron-desantis-climate-change-florida-law

    Ron DeSantis thinks that if the words “climate change” are removed from Florida state law, nobody has to worry about it.

    The Florida governor signed legislation Wednesday that would eliminate climate change as a priority in the state’s energy policies and is set to go into effect July 1. The legislation also takes out most of the references to climate change in Florida law, bans offshore wind, and weakens regulations on natural gas pipelines.

    “The legislation I signed today [will] keep windmills off our beaches, gas in our tanks, and China out of our state,” DeSantis told Florida’s Voice, an outlet friendly to the Florida governor. “We’re restoring sanity in our approach to energy and rejecting the agenda of the radical green zealots.”

  • Qui s’intéresse à la santé des chômeurs ?
    https://theconversation.com/qui-sinteresse-a-la-sante-des-chomeurs-229236

    Penser le chômeur artisan de son exclusion est fort utile : cela permet d’éloigner le spectre du chômage pour soi. Alors, ceux qui ont (pour le moment…) un emploi, peuvent se rassurer. La stigmatisation des chômeurs apaise donc l’angoisse des actifs en emploi.

    D’autant qu’aujourd’hui toute difficulté au travail est régulièrement interprétée en termes d’insuffisance personnelle. Cette interprétation présente l’avantage de construire une frontière entre les inclus et les exclus, entre les « productifs performants » et les « improductifs ». Différentialisme et discrimination vont bien souvent de pair.

    L’accent mis sur les traits personnels, qualifiants ou disqualifiants, justifie les destins heureux ou malheureux. Et ce psychologisme explique les ruptures d’emploi par des mises en cause personnelles. Pourtant, les personnes privées d’emploi ne se « vautrent » pas dans le chômage. Et si, au lieu de définir le chômeur par ce qu’il ne fait pas ou n’est pas, on privilégiait une investigation de ce qu’il fait et est ?

  • [PÉTITION] Agissons avant que la reconnaissance faciale devienne une réalité en France - Amnesty International France
    https://www.amnesty.fr/petitions/la-france-ne-doit-pas-devenir-la-championne-de-la-surveillance

    A l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, la France a légalisé la vidéosurveillance algorithmique. Concrètement, des caméras dopées à l’intelligence artificielle vont passer au crible, en direct, vos moindres mouvements pour détecter des situations « anormales ». Une loi votée en procédure accélérée, sans véritable débat public. Avec l’adoption de cette loi, la France devient le premier Etat membre de l’Union européenne à légaliser, à titre expérimental, ce type de surveillance. Il s’agit d’un véritable tournant qui ouvre la voie à l’utilisation de technologies encore plus intrusives comme la reconnaissance faciale...

    • Proposition de loi sur la VSA : des alertes ignorées face aux menaces pour nos droits et libertés fondamentaux.
      https://www.renaissancenumerique.org/publications/proposition-de-loi-sur-la-vsa-des-alertes-ignorees-face-aux-me

      Aujourd’hui, mercredi 15 mai 2024, la commission des lois de l’Assemblée nationale va examiner une proposition de loi visant à légaliser une nouvelle forme de vidéo surveillance algorithmique (VSA). Suite à une première alerte de Renaissance Numérique en avril 2023 (« JO 2024 : Les valeurs de l’olympisme et de la démocratie ne sont pas un jeu »), notre think tank alerte une nouvelle fois le législateur et l’opinion publique des risques possibles de généralisation de ces technologies de surveillance dans l’espace public et de l’atteinte à nos droits et libertés fondamentaux.

      Une expérimentation qui n’en a jamais été une

      Comme le soulignait dès hier la Quadrature du Net, la proposition de loi discutée prévoit une extension de l’expérimentation de la VSA jusqu’en 2027. Dans notre article publié en 2023, nous dénoncions la durée excessive de cette expérimentation jusqu’au 31 mars 2025, soit presque deux ans entre le vote de la loi et la fin de l’expérimentation. Annoncé dès à présent une extension jusqu’en 2027, c’est assumer ouvrir la boîte de Pandore de la surveillance, car « il est rare que ces mesures dites «  d’exception  » soient levées rapidement. En lieu et place, les mesures de surveillance et de contrôle deviennent la norme », comme le soulignait récemment Amnesty International.

      Des avertissements ignorés

      Les avertissements provenant d’associations comme la nôtre, d’autorités indépendantes à l’image de la CNIL ou encore de la Cour des Comptes restent ignorés. En l’absence d’une quelconque évaluation sur l’expérimentation (pourtant attendue en mars 2025), la précipitation du législateur inquiète, soit par ignorance des conséquences possibles du déploiement de la VSA (atteintes au respect de la vie privée, dérives dans le traitement de données sensibles par des autorités non compétentes et stigmatisation de certaines personnes…), soit par connaissance de celles-ci et donc une volonté assumée de passer outre les avertissements et conclusions possibles du rapport d’évaluation.

      Un État de droit ne peut ignorer les garde-fous existants

      Renaissance Numérique appelle le législateur à ne pas étendre le périmètre (technologique, temporel et spatial) des expérimentations de vidéosurveillance algorithmique (VSA) prévues par la loi relative aux Jeux Olympiques, sans approche raisonnée et proportionnée. Il est essentiel que les lois encadrant ces technologies soient strictement contrôlées pour protéger nos droits et libertés fondamentaux.

      Notre pays a instauré des garde-fous démocratiques, représentés notamment par la CNIL et la Cour des Comptes, qu’il serait bon d’associer et d’écouter de manière plus systématique. Face aux risques induits par ce texte, Renaissance Numérique appelle les pouvoirs publics à rétablir l’équilibre entre l’impératif de sécurité et le respect des droits et libertés fondamentaux.