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« vivere vuol dire essere partigiani » Antonio Gramsci

  • Gaza : du dĂ©ni Ă  l’occultation. Retour sur un entretien du Monde avec Eva Illouz et Derek Penslar
    par Yazid Ben Hounet 7 mai 2024
    ▻https://www.contretemps.eu/israel-palestine-deni-naufrage-illouz-penslar

    Si certain·es journalistes du Monde ont pu accomplir un travail remarquable sur la Palestine et le colonialisme israĂ©lien, en particulier Clotilde Mraffko et Benjamin Barthe, le quotidien a publiĂ© ces derniers mois des entretiens et des tribunes allant de l’inepte Ă  l’abject, au regard de la guerre de nature gĂ©nocidaire que mĂšne IsraĂ«l depuis sept mois contre les Palestinien·nes de Gaza.

    C’est le cas d’un entretien avec Eva Illouz et Derek Penslar, publiĂ© rĂ©cemment, dans lequel ces derniers·Úres rĂ©itĂšrent leurs attaques contre la gauche, accusĂ©e de complaisance Ă  l’égard de crimes contre l’humanitĂ©. Ces accusations participent du climat maccarthyste qui sĂ©vit actuellement en France et lĂ©gitiment une criminalisation croissante des mobilisations, des organisations et des personnalitĂ©s solidaires de la Palestine.

    L’anthropologue Yazid Ben Hounet analyse cet entretien en soulignant le dĂ©ni du fait colonial qui le sous-tend, et l’occultation du sort des Palestinien·nes auquel il conduit.

    #manipulation #double-standard #Palestine #Israël #Gaza #génocide

  • Le gouffre de la mĂ©thode Macron en Kanaky-Nouvelle-CalĂ©donie - AOC media
    ▻https://aoc.media/opinion/2024/05/16/le-gouffre-de-la-methode-macron-en-kanaky-nouvelle-caledonie

    Dans l’Histoire qui s’écrit en Kanaky-Nouvelle-CalĂ©donie, vouloir Ă  tout prix « aller vite », comme l’a fait Emmanuel Macron, c’est forcĂ©ment « aller contre » les acquis politiques du processus de dĂ©colonisation, et donc « contre » la reconnaissance du peuple colonisĂ©. Au-delĂ  d’explications sociales, Ă©conomiques et historiques, la situation prĂ©sente sur l’üle apparaĂźt comme une consĂ©quence directe et immĂ©diate de cette position d’humiliation assumĂ©e par le prĂ©sident français, sous influence politique de l’extrĂȘme droite.

    ▻https://justpaste.it/aniaf

  • « J’ai dĂ©cidĂ© de rester tant qu’un tract ne me demande pas d’évacuer » Rami Abou Jamous – jeudi 16 mai 2014. – Orient XXI
    ▻https://orientxxi.info/dossiers-et-series/j-ai-decide-de-rester-tant-qu-un-tract-ne-me-demande-pas-d-evacuer,7348

    (...) Une journĂ©e de plus, c’est une journĂ©e gagnĂ© sur l’humiliation de devoir vivre sous la tente. Mais finalement, mardi, ils ont dĂ©cidĂ© de partir, parce que tous ceux qui Ă©taient avec eux au rond-point Al-Alam, Ă  l’ouest de Rafah, du cĂŽtĂ© de la mer, Ă©taient partis. Ils ont alors commencĂ© Ă  avoir vraiment peur, parce que l’endroit Ă©tait dĂ©sert et ils entendaient le bruit des F-16 et surtout celui des quadcopters. Il faut parler de cette nouvelle arme.

    Quand nous avons Ă©tĂ© chassĂ©s de chez nous Ă  Gaza-ville, ces engins Ă©taient lĂ . C’est comme un jouet de PlayStation, avec quelqu’un derriĂšre l’écran en train de surveiller tout le monde grĂące Ă  son drone. Mais ce drone-lĂ  sert plutĂŽt Ă  tirer sur les gens, ou Ă  lancer des ordres via son haut-parleur, comme ils l’ont fait pour l’évacuation de l’hĂŽpital Nasser.

    Et il sert aussi Ă  faire peur. Pendant la nuit, ces appareils Ă©mettent des sons destinĂ©s Ă  effrayer les gens : le bruit d’un bĂ©bĂ© qui pleure toute la nuit, d’une femme qui appelle au secours, de chiens qui aboient. Les IsraĂ©liens les utilisent aussi pour faire la coordination avec les camions. C’est un quadcopter qui contrĂŽle les chauffeurs. Il se positionne au-dessus du camion et on entend : « Attendez une heure » ou « Passez maintenant, prenez telle route ». Dans notre quartier, Ă  Tell Al-Soltan, ils diffusent des bruits de tirs alors qu’il n’y a pas de combats. (...)

  • « Toute la bande de Gaza dĂ©pend de l’aide alimentaire », explique le journaliste Rami Abou Jamous

    18 mai 2024
    AprĂšs plusieurs jours de blocage, plus de 300 palettes d’aide humanitaire ont Ă©tĂ© dĂ©chargĂ©es pour la premiĂšre fois sur la jetĂ©e provisoire dĂ©ployĂ©e par les États-Unis, a indiquĂ© ce samedi 18 mai, l’armĂ©e israĂ©lienne. Les soldats de Tsahal continuent de mener des « combats acharnĂ©s » dans l’enclave. Des milliers de personnes continuent Ă  fuir les bombardements, « dans des conditions de vie trĂšs difficiles car il n’y a pas de place » explique Rami Abou Jamous, journaliste Ă  Gaza. Il alerte sur la menace d’une famine sur l’ensemble du territoire si l’aide alimentaire n’est pas acheminĂ©e plus rapidement.
    #Gaza #Palestine #Israël

    ▻https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20240518-%F0%9F%94%B4-en-direct-un-conseiller-de-joe-biden-se-rend-en-arab

  • Le patron des Jeunes avec Macron, « au chĂŽmage pendant la campagne » avec 2 500 euros par mois
    ▻https://www.politis.fr/articles/2024/05/ambroise-mejean-patron-jeunes-macron-chomage-campagne-europeennes-2-500-euro

    « Mais qu’il est con ! ». Ce cri du cƓur d’une huile macroniste s’adresse Ă  Ambroise MĂ©jean. Le prĂ©sident des Jeunes avec Macron (JAM) – qui fait campagne pour ValĂ©rie Hayer et la liste de la majoritĂ© prĂ©sidentielle pour les Ă©lections europĂ©ennes oĂč il figure Ă  la 20e place –, fait scandale aprĂšs la publication d’une vidĂ©o sur Tiktok. Le candidat rĂ©pondait Ă  une question « Salaire VS mĂ©tier », une tendance sur le rĂ©seau social, qui vise Ă  interroger des passants dans la rue sur leur profession et le montant de leur rĂ©munĂ©ration.

    ▻https://video.twimg.com/ext_tw_video/1791209423995613184/pu/vid/avc1/664x1280/TjYGWdFSrijJhQhr.mp4

    À l’écran, le prĂ©sident des JAM dĂ©clare, avec une certaine candeur, qu’il est « au chĂŽmage pendant la pĂ©riode Ă©lectorale » et touche « Ă  peu prĂšs 2 500 euros mensuels », donc des indemnitĂ©s versĂ©es par France Travail. La vidĂ©o a Ă©tĂ© publiĂ©e il y a cinq jours et a depuis Ă©tĂ© relayĂ©e sur le rĂ©seau X (ex-Twitter) par @AvecLePS, un compte qui se prĂ©sente comme « citoyen pour l’union de la gauche et l’union des socialistes ».

    • Et toujours cette question : comment c’est possible, une telle collection de dĂ©biles profonds ? À chaque fois, c’est toujours cette sidĂ©ration : la macronisme attire les pires crĂ©tins, mais Ă  un point, c’est proprement invraisemblable. On n’a certes pas les meilleurs des meilleurs dans notre personnel politique en gĂ©nĂ©ral, mais avec ceux-lĂ  on atteint des niveaux


      D’ailleurs Chapoutot posait encore la question hier :
      ▻https://www.liberation.fr/idees-et-debats/opinions/au-gouvernement-le-nimporte-quoi-permanent-des-bebes-chirac-par-johann-ch

      Immanquablement, la question se pose : pourquoi tant de sottises ? Il y a un problĂšme de compĂ©tence voire, tout simplement, de niveau, c’est certain.

    • Ça fait juste des annĂ©es que je rĂ©pĂšte ça, le rasoir d’Hanlon, toussa, toussa. Et le gouvernement Macron, c’est de la crĂšme, mĂȘme au plus haut niveau. Avec Macron, Attal, Darmanin et Le Maire, on a une dream team pour remporter le relais 4x100m des connards suprĂȘmes. C’est mĂȘme plus des suppĂŽts du capital, juste des crĂ©tins finis. Quelque chose de vertigineux. Sans compter qu’il s’agit de complaire Ă  un Ă©lectorat de plus en plus sĂ©nile.

  • Alain Gresh revive/ravive Maxime Rodinson, un peu trop oubliĂ©.

    ▻https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/israel-fait-colonial-maxime-rodinson-met-ko-bernard-henri-levy,7337

    Les dirigeants sionistes surent, comme l’a dĂ©montrĂ© l’historien israĂ©lien Zeev Sternhell
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    , manipuler ces « vieilles passions communistes » pour crĂ©er des kibboutz trĂšs militarisĂ©s – « une main sur la charrue, l’autre sur le glaive » – dont l’objectif rĂ©el Ă©tait le maillage du territoire palestinien, premier pas vers sa conquĂȘte.

    Marx Ă©crivait qu’on ne juge pas un individu sur l’idĂ©e qu’il se fait de lui-mĂȘme. On ne peut Ă©valuer non plus un mouvement sur l’idĂ©e qu’il se fait de lui-mĂȘme. Il ne s’agit pas de nier la sincĂ©ritĂ© de cette « passion communiste » qui animait (certains) Ă©migrants juifs, mais d’analyser leur pratique politique rĂ©elle, nombre de massacres et de crimes se sont fait au nom du Bien et de « la civilisation ». Rodinson a bien mis en lumiĂšre le point aveugle de ces colons :

    La suprĂ©matie europĂ©enne avait implantĂ©, jusque dans la conscience des plus dĂ©favorisĂ©s de ceux qui y participaient [Ă  l’émigration en Palestine], l’idĂ©e que, en dehors de l’Europe, tout territoire Ă©tait susceptible d’ĂȘtre occupĂ© par un Ă©lĂ©ment europĂ©en. Le cas de l’utopie sioniste n’était pas, de ce point de vue, diffĂ©rent de celui des utopies socialistes du type de l’Icarie de Cabet
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    . Il s’agit de trouver un territoire vide, vide non pas forcĂ©ment par l’absence rĂ©elle d’habitants, mais une sorte de vide culturel. En dehors des frontiĂšres de la civilisation (
), on pouvait librement insĂ©rer, au milieu de populations plus ou moins arriĂ©rĂ©es et non contre elles, des « colonies » europĂ©ennes qui ne pouvaient ĂȘtre, pour employer anachroniquement un terme rĂ©cent, que des pĂŽles de dĂ©veloppement.

    Ce sentiment de supĂ©rioritĂ© n’était pas propre au seul mouvement sioniste, on le retrouve dans le mouvement ouvrier Ă  la fin du XIXe siĂšcle et au cours du XXe siĂšcle. Ainsi, les communards en AlgĂ©rie qui se rĂ©clamaient de la Commune de Paris de 1871, saluaient la rĂ©pression de l’insurrection des indigĂšnes, qui embrasait alors le pays
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    . Les fĂ©dĂ©rations algĂ©riennes de la Section française de l’Internationale ouvriĂšre (SFIO) votĂšrent massivement l’adhĂ©sion Ă  l’Internationale communiste au congrĂšs de Tours en 1920, tout en dĂ©nonçant le nationalisme indigĂšne « rĂ©trograde » et en prĂŽnant l’assimilation. Tous ces socialistes chantaient pourtant « L’Internationale », se rĂ©clamaient de « la dictature du prolĂ©tariat », appelaient au soulĂšvement des « damnĂ©s de la Terre » rĂ©duits aux seuls ouvriers europĂ©ens. Il fallut la crĂ©ation de l’Internationale communiste pour que s’impose, non sans obstacles, le mot d’ordre « prolĂ©taires de tous les pays et peuples opprimĂ©s unissez-vous », et pour rompre en paroles et parfois en actes avec les vieilles tendances coloniales de la social-dĂ©mocratie.

  • Une riche Australienne veut censurer sa caricature : l’effet inverse se produit - 20 minutes
    ▻https://www.20min.ch/fr/story/australie-elle-tente-de-censurer-sa-caricature-leffet-inverse-se-produit-10310

    Gina Rinehart aurait-elle mieux fait de se taire ? En tentant de faire censurer son portrait, la multimilliardaire australienne a obtenu l’inverse : tout le pays parle de la fameuse caricature. Selon le « Sydney Morning Herald », la plus grosse fortune d’Australie a demandĂ© Ă  la galerie nationale de retirer le tableau de son exposition. Non seulement sa requĂȘte a Ă©tĂ© refusĂ©e, mais cette histoire a attirĂ© l’attention des mĂ©dias, et les internautes se sont soudainement dĂ©couvert une passion pour cette Ɠuvre.

    ▻https://20min-images.imgix.net/2024/05/17/84bcc8b1-d9d9-4500-860f-664947e97444.jpeg?auto=format%2Ccompress

  • “Hind’s Hall” de Macklemore : une chanson indispensable pour comprendre la guerre Ă  Gaza
    ▻https://www.frustrationmagazine.fr/hinds-hall-de-macklemore-une-chanson-indispensable-pour-comprend

    La semaine derniĂšre, le rappeur amĂ©ricain Macklemore a sorti une chanson, “Hind’s Hall” qui est devenue presque instantanĂ©ment une hymne de la lutte de soutien aux Palestiniens en occident. Il faut dire que celle-ci est d’une trĂšs grande acuitĂ© politique. Analyse. Une chanson qui finance l’UNRWA C’est indiquĂ© en description de la vidĂ©o : tout [
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  • La Quadrature du Net attaque en justice le blocage de TikTok en Nouvelle-CalĂ©donie
    â–șhttps://www.laquadrature.net/2024/05/17/la-quadrature-du-net-attaque-en-justice-le-blocage-de-tiktok-en-nouvel

    Par un rĂ©fĂ©rĂ©-libertĂ© dĂ©posĂ© ce jour, La Quadrature du Net demande au Conseil d’État la suspension de la dĂ©cision du Premier ministre Gabriel Attal de bloquer en Nouvelle-CalĂ©donie la plateforme TikTok. Par cette dĂ©cision de


    #Censure

  • Émeutes en Nouvelle-CalĂ©donie : « C’était prĂ©visible », affirme Jean-François Merle, conseiller de Rocard en 1988
    ▻https://www.lepoint.fr/politique/nouvelle-caledonie-l-histoire-se-repete-tragiquement-et-c-etait-previsible-a

    INTERVIEW. Selon Jean-François Merle, qui a nĂ©gociĂ© l’accord de Matignon en 1988, le gouvernement est en partie responsable de la situation de tensions extrĂȘmes dans l’archipel.
    Par GĂ©raldine Woessner

    Conseiller historique de Michel Rocard, Jean-François Merle a Ă©tĂ© l’un des principaux acteurs du processus de paix en 1988. Depuis des mois, il alerte l’exĂ©cutif sur les tensions engendrĂ©es par le projet de loi constitutionnelle visant Ă  modifier la composition du corps Ă©lectoral. « Les violences auxquelles on assiste aujourd’hui Ă©taient parfaitement prĂ©visibles », confie-t-il au Point, regrettant que le gouvernement n’ait pas retenu les leçons de l’histoire. Entretien.

    Le Point : Êtes-vous surpris de la violence qui s’exprime aujourd’hui ?
    Jean-François Merle : Dans les annĂ©es 1980, la violence s’exprimait surtout par des barrages sur les routes, dans l’intĂ©rieur du pays. NoumĂ©a avait Ă©tĂ© relativement Ă©pargnĂ©e. Aujourd’hui, nous voyons des quartiers de NoumĂ©a se soulever. Je suis Ă©videmment atterrĂ©, triste et choquĂ© de ce qui se passe. Mais nous Ă©tions un certain nombre Ă  l’avoir prĂ©dit, depuis longtemps. Au cours des deux derniers mois, une sĂ©rie de manifestations ont Ă©tĂ© organisĂ©es par cette cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), toutes trĂšs pacifiques, qui ont attirĂ© dans la rue des milliers de personnes. Il n’y a eu aucun incident. Mais le gouvernement a fait la sourde oreille. Un certain nombre de gens ont pu se dire que, finalement, la violence restait la seule voie de sortie
 Sur ce mouvement se sont greffĂ©s des bandes de pillards et des saccages opportunistes. GĂ©rald Darmanin [le ministre de l’IntĂ©rieur] a qualifiĂ© les gens du CCAT de « mafieux » – comme Jacques Lafleur, l’ancien chef du camp anti-indĂ©pendantiste, avait qualifiĂ© le FLNKS de « terroriste » dans les mois qui ont prĂ©cĂ©dĂ© la prise d’otages d’OuvĂ©a en 1988. L’histoire se rĂ©pĂšte tragiquement.

    Depuis l’accord de NoumĂ©a, trois rĂ©fĂ©rendums sur l’indĂ©pendance ont eu lieu, le processus d’autodĂ©termination est achevĂ©. Le gouvernement n’est-il pas fondĂ© Ă  se montrer ferme ?
    Les deux premiers rĂ©fĂ©rendums ont Ă©tĂ© organisĂ©s dans des conditions que personne n’a contestĂ©es. Mais, en 2021, SĂ©bastien Lecornu, alors ministre des Outre-Mer, a abandonnĂ© la mĂ©thode de dialogue qu’avait privilĂ©giĂ©e Édouard Philippe, et la date du rĂ©fĂ©rendum a Ă©tĂ© imposĂ©e. Or, Ă  l’automne 2021, la Nouvelle-CalĂ©donie, qui Ă©tait restĂ©e Ă©pargnĂ©e par le Covid pendant un an et demi, a Ă©tĂ© Ă  son tour durement touchĂ©e. En l’espace de quatre semaines, elle a connu le mĂȘme taux de prĂ©valence du virus que celui qui s’était dĂ©ployĂ© dans l’Hexagone sur environ six mois. Cela a Ă©tĂ© extrĂȘmement brutal.

    De nombreuses personnalitĂ©s ont connu des dĂ©cĂšs dans leurs familles. J’avais envoyĂ© un message au ministre pour lui conseiller de diffĂ©rer ce rĂ©fĂ©rendum le temps que les gens fassent leur deuil. Des responsables de la communautĂ© wallisienne et futunienne nous disaient : « Quand on en est Ă  chercher 150 euros pour payer un cercueil, on n’a pas le cƓur Ă  la politique. » Ce rĂ©fĂ©rendum a Ă©tĂ© maintenu, et l’abstention a Ă©tĂ© massive. Il n’a donc rien rĂ©glĂ©.

    Le dĂ©part d’Édouard Philippe de Matignon a-t-il marquĂ© un tournant ?
    Édouard Philippe est le dernier Ă  avoir compris ce qui se passait en Nouvelle-CalĂ©donie. L’accord de NoumĂ©a, en 1998, prĂ©voyait la rencontre annuelle d’un « comitĂ© des signataires » qui se rĂ©unissaient pour faire le point sur les avancĂ©es de l’accord. C’était une machine assez symbolique, sans doute plĂ©thorique et assez lourde, mais c’était une machine Ă  crĂ©er du consensus. Toutes les dĂ©cisions qui ont Ă©tĂ© prises pour les deux premiers rĂ©fĂ©rendums l’ont Ă©tĂ© sous cette forme, par ce comitĂ©. Personne ne les a contestĂ©es. La derniĂšre rencontre a eu lieu en octobre 2019. Il n’y en a plus jamais eu.

    Depuis, le gouvernement enchaĂźne les dĂ©cisions unilatĂ©rales. C’était une erreur majeure, mais Emmanuel Macron voulait absolument que le troisiĂšme rĂ©fĂ©rendum ait lieu rapidement pour pouvoir afficher qu’il avait bouclĂ© le dossier avant la fin de son quinquennat. Il n’y avait aucune urgence, pourtant, et Édouard Philippe avait mĂȘme conseillĂ© de ne rien tenter avant 2022 pour Ă©viter les interfĂ©rences avec l’élection prĂ©sidentielle et la politique nationale. C’était une logique sage.

    GĂ©rald Darmanin a pointĂ© ce jeudi les liens de Bakou avec les indĂ©pendantistes du FNLKS. La veille, le rĂ©seau social chinois TikTok a Ă©tĂ© interdit sur l’archipel. Les violences sont-elles le rĂ©sultat d’ingĂ©rences Ă©trangĂšres ?
    Quand je m’occupais de ce dossier Ă  Matignon, en 1988, Bernard Pons, le ministre des Dom-Tom de Jacques Chirac, accusait la Nouvelle-ZĂ©lande et la Libye de Kadhafi d’attiser les troubles. La France Ă©tait fĂąchĂ©e avec la premiĂšre depuis l’affaire du Rainbow Warrior et la seconde accueillait quelques jeunes dans des camps. Ils en revenaient un peu endoctrinĂ©s, mais cela n’a jamais eu de consĂ©quences rĂ©elles. Avant le troisiĂšme rĂ©fĂ©rendum, on a prĂ©tendu que la Chine attisait les tensions – alors que la Chine est un des plus gros clients de la Nouvelle-CalĂ©donie sur le minerai de nickel et que les non-indĂ©pendantistes reprochent rĂ©guliĂšrement au gouvernement Ă  majoritĂ© indĂ©pendantiste de ne pas accorder assez d’autorisations d’exportation du minerai vers la Chine.

    Certains indĂ©pendantistes n’ont vraiment pas Ă©tĂ© trĂšs regardants d’aller chercher des soutiens du cĂŽtĂ© de l’AzerbaĂŻdjan
 Mais cela fait partie des ingĂ©rences opportunistes habituelles. L’AzerbaĂŻdjan a un litige avec la France sur la question armĂ©nienne et vient la chatouiller sur un territoire d’outre-mer. Mais l’AzerbaĂŻdjan ne vient pas manipuler les jeunes dans les quartiers de NoumĂ©a. Cette explication est assez grotesque.

    Pour vous, le gouvernement aurait-il pu Ă©viter cette crise ?
    Pour la premiĂšre fois depuis quarante ans, les Ă©quilibres fondamentaux qui rĂ©gissent la vie publique en Nouvelle-CalĂ©donie depuis les accords de Matignon et de NoumĂ©a ont Ă©tĂ© modifiĂ©s, sans qu’il y ait d’accord entre les parties. Tout le monde convient qu’il Ă©tait nĂ©cessaire de revoir la question du corps Ă©lectoral, qui n’a plus Ă©voluĂ© depuis 1998. Mais, quand vous modifiez les termes d’un accord de maniĂšre unilatĂ©rale, c’est plus un accord, c’est de la rupture de contrat.

    Vous avez nĂ©gociĂ© ces fameux accords de Matignon en 1988
 Et on a le sentiment que, 40 ans plus tard, rien n’a bougĂ©.
    Un certain nombre de gens n’ont rien appris de l’histoire. Depuis quarante ans, la stabilitĂ© en Nouvelle-CalĂ©donie repose sur le dialogue, le consensus et l’impartialitĂ© de l’État. Le dialogue a Ă©tĂ© mis Ă  mal puisque l’instance qui organisait ce dialogue, le comitĂ© des signataires, n’a plus Ă©tĂ© rĂ©unie depuis 2019. Le consensus a Ă©tĂ© mis Ă  mal parce qu’on prend des dĂ©cisions unilatĂ©rales pour modifier les rĂšgles constitutionnelles, sans l’accord de toutes les parties. Et puis l’impartialitĂ© de l’État est mise Ă  mal car il penche aujourd’hui de maniĂšre assez flagrante du cĂŽtĂ© des indĂ©pendantistes. Je le rĂ©pĂšte : si le rĂ©fĂ©rendum de 2021 avait eu lieu dans les mĂȘmes conditions que les deux prĂ©cĂ©dents, quel que soit le rĂ©sultat, il aurait Ă©tĂ© acceptĂ©. Et la rĂ©forme du corps Ă©lectoral aurait pu avoir lieu.

    Mais comment voulez-vous bĂątir un consensus sur la dĂ©fiance et la rupture du dialogue ? Tout le monde est d’accord pour permettre aux quelque 12 000 personnes nĂ©es en Nouvelle-CalĂ©donie aprĂšs 1998 de voter aux Ă©lections provinciales. Et le FLNKS a dit qu’il Ă©tait prĂȘt Ă  examiner la situation de ceux qui sont installĂ©s depuis longtemps sur l’üle. Mais ils souhaitaient que cette discussion ait lieu dans le cadre d’un accord global. Tous ne sont d’ailleurs pas kanaks ou europĂ©ens. 35 % de la population se dĂ©finit comme d’une autre origine : il y a beaucoup de Wallisiens et de Futuniens, des gens d’ascendance vietnamienne, polynĂ©sienne
 Et d’autres qui se dĂ©finissent comme des CalĂ©doniens parce que le mĂ©tissage a beaucoup marchĂ© depuis quarante ans. Je suis absolument convaincu que, s’il y avait eu la volontĂ© de trouver un accord global, le problĂšme du corps Ă©lectoral pour les Ă©lections provinciales aurait pu ĂȘtre rĂ©solu.

    Voyez-vous une sortie de crise aujourd’hui ?
    GĂ©rald Darmanin a rĂ©pĂ©tĂ© ad nauseam pendant le dĂ©bat parlementaire que c’était une exigence dĂ©mocratique. Il n’a pas compris que cet argument ne pourra ĂȘtre lĂ©gitimement invoquĂ© que lorsque la page de l’ùre coloniale aura Ă©tĂ© dĂ©finitivement tournĂ©e. Elle ne l’est pas, car ce troisiĂšme rĂ©fĂ©rendum a produit un rĂ©sultat juridique mais pas politique. 90 % de la communautĂ© kanake s’est abstenue, et 60 % de la population gĂ©nĂ©rale. Il faut aussi se rappeler que la colonisation est quand mĂȘme la nĂ©gation absolue des valeurs dĂ©mocratiques.

    Une sortie de crise n’est envisageable que si on reprend les discussions, sans tabou et sans ultimatum ou calendrier ! En dĂ©crĂ©tant que, si aucun accord n’était trouvĂ© d’ici Ă  la fin juin, il rĂ©unirait le CongrĂšs pour imposer la rĂ©forme, Emmanuel Macron a commis une nouvelle erreur. Personne n’accepte de nĂ©gocier avec un pistolet sur la tempe ! Cette gestion du temps est une nĂ©gation de la culture kanake et ocĂ©anienne. Ça ne marche jamais.

    Est-ce ce que vous avez appris des accords de Matignon ?
    Michel Rocard m’a appris qu’on ne pouvait rĂ©gler un problĂšme de cette complexitĂ©, de cette nature, qu’en essayant de se mettre dans le raisonnement de chacun des protagonistes pour avoir, peut-ĂȘtre, une chance d’essayer de trouver des points de convergence. Tous les partis politiques (calĂ©doniens, indĂ©pendantistes, non indĂ©pendantistes, wallisiens, etc.) ont signĂ© ensemble une dĂ©claration invitant au retour au calme et Ă  la raison. C’est encourageant. Il est Ă©videmment important de rĂ©tablir l’ordre, la circulation, de protĂ©ger les personnes et les biens. Cependant, si on ne met pas un peu de souplesse pour revenir dans la discussion, on ne rĂ©soudra rien


    • Excellent entretien du sergent Woessner. Faut croire que Sonia BackĂšs n’est pas abonnĂ©e Ă  cet hebdomadaire de droite ou qu’elle est aussi bouchĂ©e et mal embouchĂ© que le sinistre de l’intĂ©rieur.

      SolidaritĂ© avec le peuple Kanak dans sa lutte lĂ©gitime pour son Ă©mancipation ▻https://seenthis.net/messages/1054195
      L’association Survie exprime toute sa solidaritĂ© aux proches des victimes de cette violence coloniale, aux personnes arrĂȘtĂ©es pour leur activitĂ© politique.

      Nous nous opposons Ă  la #rĂ©pression_coloniale actuellement Ă  l’Ɠuvre : #milices_paramilitaires, dĂ©ploiement de l’armĂ©e, Ă©tat d’urgence, coupure de #rĂ©seaux_sociaux, et mĂȘme, selon ce qui a pu nous ĂȘtre remontĂ©, des coupures du rĂ©seau 4G.

      Nous dĂ©nonçons la stratĂ©gie menĂ©e par la #France de dissocier et isoler la CCAT du reste du #mouvement_indĂ©pendantiste, qui fait planer une menace politique, judiciaire et mĂȘme physique sur ses membres, et nous rĂ©itĂ©rons notre soutien Ă  l’ensemble de la lutte d’émancipation du peuple Kanak.

      ▻https://seenthis.net/messages/1054178

  • RĂ©voltes en Kanaky « Leaders mafieux » : l’État criminalise la CCAT pour mieux rĂ©primer le peuple kanak
    ▻https://www.revolutionpermanente.org/Leaders-mafieux-l-Etat-criminalise-la-CCAT-pour-mieux-reprimer

    L’État a lancĂ© une campagne contre la Cellule de Coordination des Actions de Terrain (CCAT), qui a organisĂ© la mobilisation du camp indĂ©pendantiste kanak contre le dĂ©gel du corps Ă©lectoral pendant plusieurs mois. À coup d’accusations dĂ©lirantes de « meurtre » et de « pillages », le gouvernement se prĂ©pare Ă  rĂ©primer l’ensemble du mouvement indĂ©pendantiste et Ă  durcir encore la rĂ©pression des jeunes rĂ©voltes.

    « Une organisation de voyous qui se livre Ă  des actes de violence caractĂ©risĂ©s avec la volontĂ© de tuer des policiers, des gendarmes, des forces de l’ordre. La Cellule de Coordination des Actions de Terrain (CCAT) met les gens dans le malheur ». Ces mots, prononcĂ©s ce mardi 14 mai en confĂ©rence de presse, sont ceux de Louis Le Franc, Haut-Commissaire de la RĂ©publique en Kanaky.

    Face aux rĂ©voltes qui ont Ă©clatĂ© dans l’üle en rĂ©action Ă  la provocation coloniale de Macron, le dĂ©gel Ă©lectoral Ă©tant la derniĂšre manƓuvre d’une longue liste d’attaques contre le droit du peuple kanak Ă  l’autodĂ©termination, l’État et la presse bourgeoise ont revĂȘtu l’habit colonial. Les interviews de miliciens caldoches, qui seraient dĂ©jĂ  responsables de la mort d’au moins deux Kanaks ces derniers jours, les accusations de « racisme anti-blanc » Ă  l’encontre d’un peuple colonisĂ© depuis 170 ans ponctuent les annonces rĂ©pressives : Ă©tat d’urgence, dĂ©ploiement de l’armĂ©e, censure de TikTok, assignations Ă  rĂ©sidence.

    Dans ce contexte, la CCAT est devenu le bouc Ă©missaire idĂ©al pour l’État qui concentre ses menaces et sa rĂ©pression contre ses militants. Cette coordination regroupant les diffĂ©rentes sensibilitĂ©s rĂ©unies du Front de LibĂ©ration Kanak et Socialiste (FLNKS) organise depuis novembre 2023 la campagne de sensibilisation et de mobilisation contre la rĂ©forme du corps Ă©lectoral. « Le 25 novembre 2023 on Ă©tait 3 000, le 28 mars on Ă©tait prĂšs de 15 000, et le 13 avril nous avons organisĂ© un sit-in historique, place de la Paix, avec 60 000 personnes » rappelle Romuald Pidjot, dirigeant de l’Union CalĂ©donienne, composante du FLNKS, lors d’un meeting organisĂ© en urgence mercredi Ă  Paris.

    Un front que les acteurs au plus haut sommet de l’État tentent dĂ©sormais de fracturer en lançant une campagne de criminalisation et de diffĂ©renciation des organisations indĂ©pendantistes. « Je diffĂ©rencie cette CCAT du FLNKS, des formations politiques indĂ©pendantistes, des autres organisations politiques, qui ont toute leur lĂ©gitimitĂ©, mais cette structure n’a plus lieu d’ĂȘtre » avance ainsi Louis Le Franc. Jeudi matin, sur France 2, GĂ©rald Darmanin ajoutait : « Le CCAT est diffĂ©rent du FLNKS. Le CCAT est un groupuscule qui se dit indĂ©pendantiste et qui, en fait, commet des pillages, commet des meurtres, commet de la violence. Il ne faut pas le confondre avec les militants politiques ».

    Des accusations dĂ©lirantes contre un organe qui est l’émanation des organisations indĂ©pendantistes, avec l’objectif clair de dĂ©politiser la contestation et de commencer Ă  criminaliser une partie des organisations, pour sĂ©parer « les bons et les mauvais » indĂ©pendantistes et lĂ©gitimer la rĂ©pression en cours. « Je m’adresse lĂ  Ă  Christian Tein [dirigeant de la CCAT et membre de l’Union CalĂ©donienne] » menaçait ainsi le Haut-Commissaire de la RĂ©publique en Nouvelle-CalĂ©donie, « il a intĂ©rĂȘt Ă  siffler la fin de la rĂ©crĂ©ation parce que moi je vais le rendre responsable de tout ce qui se passe ici dans le Grand NoumĂ©a ». Des menaces dĂ©jĂ  suivies d’effet, puisque GĂ©rald Darmanin, ministre de l’IntĂ©rieur et des Colonies, dĂ©clarait ce jeudi matin sur France 2 avoir assignĂ© Ă  rĂ©sidence « dix leaders mafieux du CCAT » et prĂ©parer des dizaines de nouvelles assignations contre ses militants ainsi que des perquisitions administratives.

    Par la voix de Christian Tein, la CCAT a rĂ©pondu ce matin en lançant « un appel au calme » et en condamnant « les dĂ©bordements », des propos qui avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© exprimĂ©s dans un communiquĂ© du 15 mai. La CCAT y rappelait Ă©galement que les « « exactions » commises sur les commerces, les sociĂ©tĂ©s, les bĂątiments et les Ă©quipements publics n’étaient pas nĂ©cessaires mais ils sont l’expression des invisibles de notre sociĂ©tĂ© qui subissent les inĂ©galitĂ©s de plein fouet et qui sont marginalisĂ©s au quotidien. »

    Lors d’une confĂ©rence de presse parisienne, Roch Haocas, membre de la CCAT et coordinateur gĂ©nĂ©ral du Parti Travailliste a de son cĂŽtĂ© notĂ© Ă  propos des rĂ©voltes : « il faut ĂȘtre bien conscient de la situation coloniale. Ce sont des jeunes qui viennent des rĂ©gions du nord et des Ăźles pour s’installer Ă  NoumĂ©a pour le travail, sauf que il n’y a pas d’insertion, il n’y a pas de formation, il n’y a pas d’accĂšs Ă  l’école, au logement. NoumĂ©a est divisĂ©e en deux, au Sud beaucoup d’europĂ©ens et au Nord beaucoup d’ocĂ©aniens. Ce sont des jeunes qui sont connectĂ©s. (
) Ils savent que le pays est riche, ils sont bien conscients de la situation coloniale. »

    Dans le contexte de dĂ©foulement rĂ©pressif et de traque de militants par les milices coloniales caldoches, l’offensive contre la CCAT vise Ă  la fois Ă  lĂ©gitimer la rĂ©pression de cette jeunesse en colĂšre et Ă  rĂ©primer par ricochet les organisations kanaks, tout en exerçant une pression Ă  leur Ă©gard. Une offensive menĂ©e conjointement par l’État, mais aussi par les milices caldoches, dont certaines s’adonnent Ă  une vĂ©ritable « chasse Ă  l’homme » a dĂ©noncĂ© Dominique Fochi, secrĂ©taire de l’Union calĂ©donienne, lors de la confĂ©rence de presse Ă  Paris.

    Alors que Dupond-Moretti s’apprĂȘte Ă  publier une circulaire pĂ©nale pour garantir, selon les mots de Darmanin, « les sanctions les plus lourdes contre les Ă©meutiers et les pillards », construire la solidaritĂ© la plus totale des organisations du mouvement ouvrier et du mouvement social est une urgence absolue. Il faut dĂ©noncer cette campagne honteuse contre la CCAT, mais Ă©galement dĂ©noncer la rĂ©pression brutale contre la jeunesse kanak en rĂ©volte qui est une composante Ă  part entiĂšre des mobilisations pour le droit Ă  l’auto-dĂ©termination du peuple kanak.

  • L’insoumission
    @L_insoumission
    12:47 PM · 16 mai 2024
    ▻https://twitter.com/L_insoumission/status/1791057933133918383

    Des franco-israĂ©liens gĂ©nocidaires inscrivent le nom d’insoumis sur des bombes destinĂ©es Ă  massacrer les Palestiniens

    Le franco-israelien Benjamin Shmouel Sisse, dit « capitaine looping », est un promoteur actif du gĂ©nocide Ă  Gaza qu’il perpĂ©tue aux cĂŽtĂ©s de l’armĂ©e de Benjamin Netanyahu.

    Il menace de mort les insoumis Rima Hassan, Mathilde Panot, Louis Boyard et Aymeric Caron, comme il l’avait dĂ©jĂ  fait dans des vidĂ©os similaires en ciblant Jean-Luc MĂ©lenchon.

    Le 21 mars, la France a annoncĂ© officiellement que la justice est compĂ©tente pour poursuivre les potentiels criminels de guerre franco-israĂ©liens. À son retour, le criminel de guerre Benjamin Shmouel Sisse devra ĂȘtre jugĂ© et condamnĂ©.

    ▻https://video.twimg.com/ext_tw_video/1791057624462458880/pu/vid/avc1/480x528/v7S4uwsC_NFdfGeN.mp4?tag=12

  • Extension en vue de la vidĂ©osurveillance algorithmique aux transports SNCF & RATP
    ▻https://ricochets.cc/Extension-en-vue-de-la-videosurveillance-algorithmique-aux-transports-SNCF

    Par petites et grosses touches, le rĂ©gime macroniste lĂ©galise et Ă©tend la VSA (vidĂ©osurveillance algorithmique avec identification biomĂ©trique). AprĂšs les JO 2024 et autres Ă©vĂ©nements d’ampleur, ce sont les transports du quotidien qui risquent d’ĂȘtre envahis par la surveillance automatisĂ©e. Sous prĂ©texte d’expĂ©rimentations et de sĂ©curitĂ© des uns ou des autres, la dystopie techno-sĂ©curitaire s’installe au coeur de nos vies. La lĂ©galisation de la reconnaissance faciale, dĂ©jĂ  utilisĂ©e (...) #Les_Articles

    ▻https://www.laquadrature.net/2024/05/14/vsa-lassemblee-discute-deja-son-extension-aux-transports

  • jean-michel aphatie - X :- Parlons de la Nouvelle-CalĂ©donie
    ▻https://twitter.com/jmaphatie/status/1790992840652112194

    Parlons de la Nouvelle-Calédonie.
    Notons d’abord le traitement partial des mĂ©dias. Les personnes d’origine europĂ©enne sont trĂšs largement dominantes dans les rĂ©cits de la situation, qu’il s’agisse de tĂ©moins ou de responsables politiques. De maniĂšre involontaire tant la logique coloniale est ancrĂ©e dans nos esprits, les mĂ©dias français en 2024 gomment largement la prĂ©sence des Kanaks et n’expliquent jamais ce que sa situation de peuple premier sur le territoire implique dans la longue et douloureuse histoire calĂ©donienne.
    Mentionnons Ă  cet Ă©gard l’usage sans restriction de la part des journalistes mĂ©tropolitains de l’adjectif « loyaliste » systĂ©matiquement citĂ© quand par exemple le dĂ©putĂ© @NicolasMetzdorf ou la prĂ©sidente @SoniaBackes prennent la parole. Cela induit la « dĂ©loyautĂ© » des « autres », les Kanaks en l’occurrence, qui seraient donc des traĂźtres. Oui, en 2024, nos esprits demeurent coloniaux.

    TrĂšs peu de gens sur les plateaux ou dans les journaux, hĂ©las, ne revienne au fait fondateur de 1853 qui fausse tout, parce qu’il brouille nos repĂšres et dĂ©fie la logique avec laquelle nous vivons dans la dĂ©mocratie mĂ©tropolitaine. La Nouvelle CalĂ©donie n’est française que par la violence des armes et la soumission des individus qu’elle a suscitĂ©. Le mĂ©pris national Ă  l’égard des Kanaks, de leur culture, de leur identitĂ© rend artificielle la proclamation d’une Nouvelle CalĂ©donie française. Ce discours, nous l’avons tenu Ă  propos de l’AlgĂ©rie. Quand il est revenu au pouvoir en 1958, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle se moquait en privĂ© de cette phrasĂ©ologie. Nous n’avons rien appris de ce passĂ© douloureux. Nos schĂ©mas de pensĂ©e demeurent les mĂȘmes qu’à l’époque. C’est une grande tristesse de constater cela.

    Le seul discours que nous tenons ces jours ci est donc logiquement un discours d’ordre. Des troupes vont ĂȘtre envoyĂ©es, des gens vont ĂȘtre emprisonnĂ©s, il y aura des morts, puis probablement tout rentrera dans l’ordre. Ceci ne rendra pourtant pas la Nouvelle CalĂ©donie plus française qu’elle ne l’est pas aujourd’hui. Ce sera la mĂȘme façade de faux semblants. Jusqu’à la prochaine explosion des Kanaks qui ne comprennent toujours pas pourquoi il y a 170 ans des gens sont arrivĂ©s avec des fusils et ont fait exploser les cadres sociaux, Ă©conomiques et culturels dans lesquels ils vivaient depuis des millĂ©naires.
    Cette histoire possĂšde d’ailleurs sa part de triste ironie. Il existe Ă  Paris un musĂ©e des Arts premiers, voulu comme une marque de respect Ă  l’égard de ces cultures qui ne sont pas la nĂŽtre. Ceci ne nous empĂȘche pas de continuer Ă  piĂ©tiner celle qui s’est Ă©panouie, jadis, dans ce bout d’OcĂ©an Pacifique.
    Deux remarques pour terminer. Les accords de Matignon et de NoumĂ©a, en 1988 et 1998, n’avaient de sens que s’ils aboutissaient Ă  une dĂ©colonisation du territoire. Michel Rocard d’ailleurs, des annĂ©es aprĂšs leurs conclusions, les Ă©voquait toujours comme l’exemple d’une dĂ©colonisation originale. Les trois rĂ©fĂ©rendums devaient lĂ©gitimer cet aboutissement. La dĂ©mographie favorable aux Caldoches a donnĂ© un autre rĂ©sultat. Ce formalisme du suffrage universel est un piĂšge dans lequel s’enferment ceux qui ne veulent pas ouvrir les yeux.

    La deuxiĂšme remarque est destinĂ©e Ă  @PascalPraud, elle est mesquine au regard des enjeux mais je ne peux pas m’en empĂȘcher. Je le trouve pathĂ©tique quand il Ă©grĂšne des noms d’individus isolĂ©s pour contester une rĂ©alitĂ© profonde, issue du trĂ©fonds d’une histoire violente.

    Étonnant, non ?

  • aime bien cette expression, « dĂ©gel du corps Ă©lectoral » (ouĂŻe Ă  l’instant sur France Cul’ Ă  propos de la Nouvelle-CalĂ©donie, sujet qui prĂ©sente au moins l’avantage de nous rajeunir instantanĂ©ment de quarante ans et qui constitue pourtant une actualitĂ© tellement brĂ»lante qu’on imagine effectivement sans peine que ça va dĂ©geler pas mal de monde).

    « DĂ©gel du corps Ă©lectoral »... la Garreau peinerait cependant Ă  se sentir concernĂ©e par cette formule : dĂ©jĂ  parce qu’elle ne va plus voter depuis plusieurs annĂ©es, ensuite parce que sa dĂ©pouille mortelle est dĂ©sormais tellement froide qu’elle condamnerait au ridicule quiconque aurait la prĂ©tention de la tiĂ©dir.

    C’est toujours un peu Ă©trange, « la dĂ©mocratie ». On est tout de mĂȘme bien mieux sur ce flux SeenThis oĂč il y a seulement une dictateuse qui dictate et un Lectorat Ă©merveillĂ© qui corrobore.

  • @ Cemil ƞanlı. [Journaliste au Media]
    12:08 AM · 16 mai 2024

    🔮

    C’est une photo qui a choquĂ©.
    ▻https://twitter.com/Cemil/status/1790866750726152545
    đŸ‘‰đŸœ @priscathevenot
    tout sourire avec @julienbahloul au dĂźner du @Le_CRIF
    le soir oĂč Rafah est bombardĂ©e. Quel Ă©tait le message ?

    đŸ—Łïž Je suis allĂ© voir la ministre aujourd’hui pour poser ma question... elle a prĂ©fĂ©rĂ© rĂ©pondre Ă  la sienne.

    ▻https://video.twimg.com/ext_tw_video/1790865887039238144/pu/vid/avc1/480x270/Y4yE37Ex437brF-Y.mp4?tag=12


  • Éducation : le nouveau concours de recrutement des enseignants vire Ă  la catastrophe - L’HumanitĂ©
    ▻https://www.humanite.fr/societe/education-nationale/education-le-nouveau-concours-de-recrutement-des-enseignants-vire-a-la-cata

    Bien loin du « choc d’attractivitĂ© » vantĂ© par Gabriel Attal, les premiers rĂ©sultats des concours de recrutement des professeurs sont catastrophiques. Ils annoncent, pour la rentrĂ©e, un manque d’enseignants au moins Ă©gal, si ce n’est supĂ©rieur, Ă  celui des derniĂšres annĂ©es.

    Mais pour Romain Vignest, prĂ©sident de l’Association des professeurs de lettres, ce qui est « catastrophique », c’est que la plupart des futurs profs ne savent pas conjuguer un verbe au subjonctif.

    [Ce que je fustige], c’est la volontĂ© de recruter des gens qui soient plus dociles que les professeurs qu’on a recrutĂ©s jusqu’à prĂ©sent

    Merci à France Infox de nous rappeler, par la voix des des professeurs de lettres, les priorités du gouvernement.
    HĂ© oui, pour ce « recrutement », on a sĂ»rement les prioritĂ©s qu’on mĂ©rite ...

    ▻https://www.francetvinfo.fr/societe/education/manque-de-candidats-dans-l-education-nationale-ils-ont-la-volonte-de-re

  • [PÉTITION] Agissons avant que la reconnaissance faciale devienne une rĂ©alitĂ© en France - Amnesty International France
    ▻https://www.amnesty.fr/petitions/la-france-ne-doit-pas-devenir-la-championne-de-la-surveillance

    A l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, la France a lĂ©galisĂ© la vidĂ©osurveillance algorithmique. ConcrĂštement, des camĂ©ras dopĂ©es Ă  l’intelligence artificielle vont passer au crible, en direct, vos moindres mouvements pour dĂ©tecter des situations « anormales ». Une loi votĂ©e en procĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e, sans vĂ©ritable dĂ©bat public. Avec l’adoption de cette loi, la France devient le premier Etat membre de l’Union europĂ©enne Ă  lĂ©galiser, Ă  titre expĂ©rimental, ce type de surveillance. Il s’agit d’un vĂ©ritable tournant qui ouvre la voie Ă  l’utilisation de technologies encore plus intrusives comme la reconnaissance faciale...

    • Proposition de loi sur la VSA : des alertes ignorĂ©es face aux menaces pour nos droits et libertĂ©s fondamentaux.
      ▻https://www.renaissancenumerique.org/publications/proposition-de-loi-sur-la-vsa-des-alertes-ignorees-face-aux-me

      Aujourd’hui, mercredi 15 mai 2024, la commission des lois de l’AssemblĂ©e nationale va examiner une proposition de loi visant Ă  lĂ©galiser une nouvelle forme de vidĂ©o surveillance algorithmique (VSA). Suite Ă  une premiĂšre alerte de Renaissance NumĂ©rique en avril 2023 (« JO 2024 : Les valeurs de l’olympisme et de la dĂ©mocratie ne sont pas un jeu »), notre think tank alerte une nouvelle fois le lĂ©gislateur et l’opinion publique des risques possibles de gĂ©nĂ©ralisation de ces technologies de surveillance dans l’espace public et de l’atteinte Ă  nos droits et libertĂ©s fondamentaux.

      Une expĂ©rimentation qui n’en a jamais Ă©tĂ© une

      Comme le soulignait dĂšs hier la Quadrature du Net, la proposition de loi discutĂ©e prĂ©voit une extension de l’expĂ©rimentation de la VSA jusqu’en 2027. Dans notre article publiĂ© en 2023, nous dĂ©noncions la durĂ©e excessive de cette expĂ©rimentation jusqu’au 31 mars 2025, soit presque deux ans entre le vote de la loi et la fin de l’expĂ©rimentation. AnnoncĂ© dĂšs Ă  prĂ©sent une extension jusqu’en 2027, c’est assumer ouvrir la boĂźte de Pandore de la surveillance, car « il est rare que ces mesures dites « â€Żd’exception  »â€Żsoient levĂ©es rapidement. En lieu et place, les mesures de surveillance et de contrĂŽle deviennent la norme », comme le soulignait rĂ©cemment Amnesty International.

      Des avertissements ignorés

      Les avertissements provenant d’associations comme la nĂŽtre, d’autoritĂ©s indĂ©pendantes Ă  l’image de la CNIL ou encore de la Cour des Comptes restent ignorĂ©s. En l’absence d’une quelconque Ă©valuation sur l’expĂ©rimentation (pourtant attendue en mars 2025), la prĂ©cipitation du lĂ©gislateur inquiĂšte, soit par ignorance des consĂ©quences possibles du dĂ©ploiement de la VSA (atteintes au respect de la vie privĂ©e, dĂ©rives dans le traitement de donnĂ©es sensibles par des autoritĂ©s non compĂ©tentes et stigmatisation de certaines personnes
), soit par connaissance de celles-ci et donc une volontĂ© assumĂ©e de passer outre les avertissements et conclusions possibles du rapport d’évaluation.

      Un État de droit ne peut ignorer les garde-fous existants

      Renaissance Numérique appelle le législateur à ne pas étendre le périmÚtre (technologique, temporel et spatial) des expérimentations de vidéosurveillance algorithmique (VSA) prévues par la loi relative aux Jeux Olympiques, sans approche raisonnée et proportionnée. Il est essentiel que les lois encadrant ces technologies soient strictement contrÎlées pour protéger nos droits et libertés fondamentaux.

      Notre pays a instaurĂ© des garde-fous dĂ©mocratiques, reprĂ©sentĂ©s notamment par la CNIL et la Cour des Comptes, qu’il serait bon d’associer et d’écouter de maniĂšre plus systĂ©matique. Face aux risques induits par ce texte, Renaissance NumĂ©rique appelle les pouvoirs publics Ă  rĂ©tablir l’équilibre entre l’impĂ©ratif de sĂ©curitĂ© et le respect des droits et libertĂ©s fondamentaux.

  • La chasse aux Kanak est ouverte
 | Le Club
    â–șhttps://blogs.mediapart.fr/aisdpk-kanaky/blog/150524/la-chasse-aux-kanak-est-ouverte

    Nous avons Ă©tĂ© nombreux Ă  alerter de ce risque de dĂ©rapage, depuis 2021 et le discours mĂ©morable de Macron suite Ă  la mascarade de 3e rĂ©fĂ©rendum, sans ĂȘtre entendus. On est revenu au bon vieux temps du Dr Pons qui a menĂ© aux tristes Ă©vĂ©nements d’OuvĂ©a en 1988. Les rĂ©actionnaires au pays, parmi lesquels un grand nombre de ceux arrivĂ©s depuis 20 ans pour faire du fric en Nouvelle-CalĂ©donie, n’ont plus de scrupules. Des milices tirent Ă  vue sur les jeunes kanak.

    En plus, nommer le dĂ©putĂ© anti-indĂ©pendantiste Meztdorf pour ĂȘtre le rapporteur du projet de loi mettant Ă  mal tant d’annĂ©es de paix est un signe manifeste du parti pris anti-indĂ©pendantiste et anti-kanak. Car les indĂ©pendantistes ne sont pas que des Kanak. Il faut se garder de cette schĂ©matisation simpliste et dichotomique. De nombreux jeunes non kanak sont aussi indĂ©pendantistes, voulant gĂ©rer eux-mĂȘmes leur pays avec plus de justice sociale, Ă©conomique et dans un plus grand respect de l’environnement.

    Nous ne pouvons que nous révolter face à cette situation qui a été créée de toute piÚce pour faire taire les voix indépendantistes.

    • Anticolonialisme
      À l’heure de la rĂ©volte kanake, lire ou relire « Kanaky » de Joseph Andras
      ▻https://www.revolutionpermanente.fr/A-l-heure-de-la-revolte-kanake-lire-ou-relire-Kanaky-de-Joseph-

      À l’heure oĂč la jeunesse kanak se rĂ©volte contre la domination coloniale française et fait face Ă  une rĂ©pression meurtriĂšre, le roman « Kanaky » de Joseph Andras, qui suit les traces du militant indĂ©pendantiste Alphonse Dianou tuĂ© Ă  OuvĂ©a en 1988, constitue un livre prĂ©cieux pour dĂ©couvrir la lutte du peuple kanak.

      Pour son deuxiĂšme roman publiĂ© en 2018 chez Actes Sud, c’est sous la forme d’une enquĂȘte journalistique que Joseph Andras restitue une investigation passionnante en Kanaky sur les traces du militant indĂ©pendantiste socialiste, engagĂ© au sein du FLNKS, Alphonse Dianou. Comme l’auteur a pu le faire pour Fernand Iveton dans son premier ouvrage De nos frĂšres blessĂ©s, c’est Ă  travers la trajectoire d’un militant qu’une partie de l’histoire des luttes anticoloniales de la Kanaky est rĂ©vĂ©lĂ©e. L’enquĂȘte permet de revenir l’histoire du tristement cĂ©lĂšbre massacre de la grotte d’OuvĂ©a de 1988 perpĂ©trĂ© par la police française et au cours duquel Alphonse Dianou a Ă©tĂ© tuĂ©.

      Pour raconter cet Ă©niĂšme Ă©pisode sanglant de l’histoire coloniale française, Joseph Andras revient 30 ans aprĂšs sur les lieux du crime et restitue avec prĂ©cision, dans une Ă©criture souvent poĂ©tique, ses rencontres avec les camarades de lutte d’Alphonse, sa famille notamment sa veuve HĂ©lĂšne et leur fils. Plus qu’une simple biographie, l’auteur brosse avec finesse le portrait de l’archipel et questionne sa structure raciale et de classe, avec d’un cĂŽtĂ© les Kanaks et de l’autre les Caldoches, ces colons blancs installĂ©s dans l’archipel souvent bien plus riches que le peuple originaire.

      La narration est construite dans un aller-retour perpĂ©tuel entre le rĂ©cit de l’écrivain Ă  la premiĂšre personne, qui retranscrit ses Ă©changes avec les passants et les militants, mĂȘlant avec beaucoup d’émotion enquĂȘte sociologique et rĂ©cit de voyage, et, en italiques et dans un style plus journalistique, des chapitres dĂ©crivant de maniĂšre dĂ©taillĂ©e les faits qui aboutirent au lancement de l’assaut de la grotte d’OuvĂ©a, le 5 mai 1988. Alors que des militants indĂ©pendantistes kanaks y avaient sĂ©questrĂ© des gendarmes, l’offensive de l’armĂ©e menĂ©e sur les ordres de Jacques Chirac, premier ministre de l’époque, avec l’aval de François Mitterrand, conduira Ă  l’exĂ©cution de 19 militants kanaks. Une opĂ©ration dont l’Etat français profitera pour Ă©liminer toute une gĂ©nĂ©ration de militants anticolonialistes, tout en marquant durablement les esprits du reste des indĂ©pendantistes.

      L’un des nƓuds abordĂ©s par l’ouvrage Ă  travers la biographie de ce militant « aux lĂ©gendes contradictoires et paradoxales » est celle du rapport entre mouvement indĂ©pendantiste kanak et lutte armĂ©e. Comment Alphonse Dianou est-il passĂ© du fervent dĂ©fenseur du principe de non-violence, inspirĂ© entre autres par Gandhi, au meneur de la sĂ©questration d’OuvĂ©a ? Au fil des pages, le lecteur dĂ©couvre que le point de bascule se situe, selon Elie Poigoune ancien militant du Parti de LibĂ©ration Kanak, dans son expĂ©rience de la rĂ©pression sans pitiĂ© de la manifestation d’aoĂ»t 1987 Ă  NoumĂ©a. Alphonse Dianou vivait alors sa premiĂšre garde Ă  vue et son premier passage Ă  tabac par la police. « J’ai vu pendant ces deux nuits comment il changeait » explique Elie Poigoune. Selon lui, Alphonse Dianou aurait alors dit « la non-violence c’est fini je n’y crois plus. Quand je sors de prison, je prends un fusil ».

      Et pour cause, Ă  l’époque, nombre de militants et leaders pour l’autodĂ©termination du peuple Kanak ont Ă©tĂ© assassinĂ©s par l’État français. Ces assassinats et cette rĂ©pression brutale du mouvement de lutte pour l’autodĂ©termination dans les annĂ©es 80 a ainsi radicalisĂ© toute une gĂ©nĂ©ration de militants. DerriĂšre la colĂšre, ce changement d’horizon chez Dianou illustre une question politique centrale Ă  laquelle s’est confrontĂ© une gĂ©nĂ©ration de militants kanaks : comment faire face Ă  la brutalitĂ© meurtriĂšre d’un État colonial qui n’hĂ©sitera pas Ă  Ă©touffer dans le sang tout acte de rĂ©sistance ?

      Dans le mĂȘme temps, le destin tragique de ces expĂ©riences montre que la prise des armes qu’impose l’État colonial ne saurait rĂ©soudre Ă  elle seule les questions stratĂ©giques complexes posĂ©e par les luttes pour l’autodĂ©termination rĂ©elle d’un peuple sous domination coloniale.

      A travers la structure de cet ouvrage, Joseph Andras expose Ă©galement une rĂ©flexion sur la position de l’écrivain et de son rapport au politique. Il Ă©crit au dĂ©but de l’ouvrage : « Le journaliste examine, l’historien Ă©lucide, le militant Ă©labore, le poĂšte empoigne ; reste Ă  l’écrivain de cheminer entre ces quatre frĂšres : il n’a pas la rĂ©serve du premier, le recul du second, la force de persuasion du troisiĂšme ni l’élan du dernier. Il a seulement les coudĂ©es franches et parle Ă  mĂȘme la peau, allant et venant, quitte Ă  boiter, entre les certitudes et les cancans, les cris du ventre et les verdicts, les larmes aux yeux et l’ombre des arbres. » Une rĂ©flexion qu’il approfondit dans une de ces derniĂšres sorties en librairie « LittĂ©rature et RĂ©volution », une sĂ©rie de discussions avec l’écrivaine et sociologue Kaoutar Harchi.

      Finalement, l’ouvrage rend hommage Ă  la force et la rage avec laquelle ces militants se sont battus pour mettre fin au joug de l’impĂ©rialisme et conquĂ©rir leur libertĂ©. « Les Kanaks sont toujours prĂ©sents. On continue. Et si demain il faut retourner dans la rue, on y sera. Ceux qui sont tombĂ©s voulaient un monde meilleur pour leurs enfants. » D’une certaine maniĂšre, ce sont ces enfants qui reprennent aujourd’hui dans la rue le flambeau de cette lutte acharnĂ©e contre le colonialisme, la misĂšre qu’il engendre, l’exploitation des richesses et des corps.

    • « La volontĂ© farouche de garder en colonie la Kanaky et la rĂ©ponse guerriĂšre du pouvoir aux rĂ©sistances des autochtones Ă©clairent parfaitement le soutien inconditionnel de la France Ă  IsraĂ«l. Entre colons, on se soutient ! » Cerveaux non disponibles

  • Kanaky/Nouvelle-Calédonie : non au dégel du corps électoral ! non à la (
) - Collectif SolidaritĂ© Kanaky
    ▻https://solidaritekanaky.fr/Kanaky-Nouvelle-Cale%CC%81donie-non-au-de%CC%81gel-du-corps-e%CC%81

    Le projet de loi constitutionnelle de dĂ©gel du corps Ă©lectoral calĂ©donien est dĂ©battu ces 2 jours Ă  l’AssemblĂ©e nationale. Cette loi est comprise en Nouvelle-CalĂ©donie comme une volontĂ© d’en finir avec le processus de dĂ©colonisation engagĂ© par l’accord de NoumĂ©a. RĂ©sultat : une montĂ©e des tensions, des mobilisations multiples et puissantes dans tout le pays, et la menace d’un embrasement. Le collectif SolidaritĂ© Kanaky en appelle aux parlementaires pour retirer ce projet de loi.

    #nouvellecaledonie #kanaky

    • Kanaky : aprĂšs l’adoption de la loi coloniale, l’État rĂ©prime la rĂ©volte dans le sang
      ▻https://www.revolutionpermanente.fr/Kanaky-apres-l-adoption-de-la-loi-coloniale-l-Etat-reprime-la-r

      Aucune confiance dans des nĂ©gociations minĂ©es, soutien Ă  l’auto-dĂ©termination du peuple kanak !

      Pour obtenir l’abandon de ce projet de loi, mais Ă©galement pour l’autodĂ©termination du peuple Kanak, l’État colonial français ne sera jamais un alliĂ©. Depuis le processus de NoumĂ©a, les solutions institutionnelles ont montrĂ© toutes leurs limites pour garantir le droit Ă  l’auto-dĂ©termination. Alors que la Kanaky, quatriĂšme productrice de nickel au monde et position gĂ©ostratĂ©gique centrale pour la politique « Indo-Pacifique » de la France, constitue un enjeu central pour la bourgeoisie française, seul le rapport de forces et la construction d’un grand mouvement pour le droit Ă  l’auto-dĂ©termination peut dessiner une issue.

      Alors que les universitĂ©s françaises se mobilisent pour dĂ©noncer le gĂ©nocide commis par l’état colonial israĂ©lien, faisant Ă©cho aux mobilisations Ă©tudiantes pour le Vietnam des annĂ©es 60 et 70,, le retour au premier plan de la question de l’impĂ©rialisme et des luttes de libĂ©ration nationale est un point d’appui pour le peuple kanak. Dans ce cadre, sa lutte pour l’auto-dĂ©termination doit pouvoir compter sur la solidaritĂ© la plus large du mouvement ouvrier et de la jeunesse en France.

  • Au delĂ  des JO 2024 : une nĂ©cessaire critique radicale de l’idĂ©ologie du sport
    ▻https://ricochets.cc/Au-dela-des-JO-2024-une-necessaire-critique-radicale-de-l-ideologie-du-spo

    On voit ici et lĂ  des critiques et contestations des JO, mais plus rares sont les critiques du sport lui-mĂȘme, de l’idĂ©ologie sportive. Pour la plupart des civilisĂ©s, le sport, c’est sacrĂ©, neutre, naturel, bĂ©nĂ©fique, donc incritiquable. Seules les pires compĂ©titions lucratives avec dopages seraient gĂȘnantes. Et puis le sport c’est du joli spectacle, c’est populaire (ou Ă©litiste), ça crĂ©e des emplois et de l’argent, alors pourquoi critiquer le sport ?! Le sport, bien que parfaitement (...) #Les_Articles

    / Tourisme, sports & loisirs

    #Tourisme,sports&_loisirs
    ▻https://www.lechiffon.fr/entretien-avec-jean-marie-brohm-presque-plus-personne-ne-critique-lideolog
    ▻https://livresz.fr/auteurs/livres-jean-marie-brohm
    ▻https://www.monde-diplomatique.fr/2004/06/BROHM/11262
    ▻https://blogs.mediapart.fr/denis-collin/blog/020413/un-article-de-jean-marie-brohm-le-spectacle-sportif-une-alienation-d
    ▻https://didiersaillier.com/le-sport-et-le-totalitarisme
    ▻https://www.cairn.info/revue-movement-and-sport-sciences-2018-2-page-5.htm

  • Emmanuel Macron et sa majoritĂ© ont remis le feu Ă  la Nouvelle-CalĂ©donie | Mediapart
    â–șhttps://www.mediapart.fr/journal/france/140524/emmanuel-macron-et-sa-majorite-ont-remis-le-feu-la-nouvelle-caledonie

    Ce scrutin est rĂ©servĂ© depuis plusieurs annĂ©es aux personnes disposant de la citoyennetĂ© calĂ©donienne selon certaines conditions. Une dĂ©cision prise Ă  l’époque dans le cadre du processus de dĂ©colonisation afin d’attĂ©nuer le poids du peuplement et de permettre aux Kanaks de peser dans les dĂ©cisions politiques. Mais qui « n’est plus conforme aux principes de la dĂ©mocratie », selon GĂ©rald Darmanin, qui est allĂ© jusqu’à Ă©voquer lundi soir une « obligation morale pour ceux qui croient en la dĂ©mocratie ».

    Remplacez « la dĂ©mocratie » par « le colonialisme » et pouf, tout s’éclaire. La magie macroniste


    #nouvelle_calédonie #colonialisme

    • Parlant d’un « pays qui est en train de replonger quarante ans en arriĂšre dans les pires heures de son histoire », l’élu a appelĂ© la reprĂ©sentation nationale Ă  la prudence. Or c’est prĂ©cisĂ©ment ce qui manque Ă  l’exĂ©cutif depuis dĂ©cembre 2021, date Ă  laquelle le prĂ©sident de la RĂ©publique avait exigĂ© le maintien du troisiĂšme rĂ©fĂ©rendum, pourtant boycottĂ© par les indĂ©pendantistes. Le processus de dĂ©colonisation, dentelle patiemment tissĂ©e depuis 1988, s’était ainsi conclu en l’absence du peuple colonisĂ©. Une aberration politique et un calcul dangereux.

      S’il arrive Ă  dĂ©marrer une guerre civile, il sera toujours irresponsable, le prepotent ?

      ▻https://seenthis.net/messages/1053702

    • De passage Ă  Paris il y a quelques semaines, le maire de HouaĂŻlou Pascal Sawa, premier secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de l’Union calĂ©donienne (UC) et membre du bureau du FLNKS, confiait Ă  Mediapart la nĂ©cessitĂ© impĂ©rieuse de « remettre du lien et de la confiance » entre les diffĂ©rents partenaires. « On est d’accord pour ouvrir le corps Ă©lectoral, mais il faudrait analyser les choses de façon plus fine pour Ă©viter le dĂ©sĂ©quilibre, insistait-il. Contrairement Ă  ce qui est dit, nous sommes conscients des enjeux. Nous considĂ©rons simplement qu’ils doivent s’inscrire dans un accord global. »

      MĂȘme le choix de Nicolas Metzdorf comme rapporteur du texte pose question. Pour l’ex-rapporteur du statut de la Nouvelle-CalĂ©donie RenĂ© DosiĂšre, le rapport signĂ© par le dĂ©putĂ© Renaissance « fait honte Ă  l’AssemblĂ©e nationale et ne peut que renforcer la colĂšre des Kanaks et de tous les artisans de paix ». C’est « un brĂ»lot anti-indĂ©pendantiste qui rĂ©Ă©crit Ă  sa maniĂšre l’histoire politique rĂ©cente », affirme-t-il sur son blog. Lundi soir, Ă  l’AssemblĂ©e, Nicolas Metzdorf s’offusquait d’ailleurs au moindre rappel historique, faisant mine de penser que ses adversaires « hiĂ©rarchisent les populations ».

      L’élu a Ă©galement attaquĂ© les bancs de la gauche, accusant les Ă©lu·es de la Nupes de « soutenir les indĂ©pendantistes les plus radicaux » au dĂ©triment des forces de l’ordre – un refrain Ă©galement entonnĂ© par le ministre de l’intĂ©rieur, comme si quelqu’un pouvait se rĂ©jouir que les armes soient de nouveau sorties dans l’archipel. Sur place, la situation n’est Ă©videmment pas aussi binaire que voudraient le faire croire ceux qui pensent que les responsabilitĂ©s ne pĂšsent jamais sur leurs Ă©paules. Les appels au calme se sont d’ailleurs multipliĂ©s, lancĂ© notamment par le prĂ©sident indĂ©pendantiste du gouvernement calĂ©donien Louis Mapou.

      Nicolas Metzdorf :
      ▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Metzdorf

      Son communiquĂ© rapportĂ© par le Figaro (vidĂ©o) :
      ▻https://www.lefigaro.fr/actualite-france/nicolas-metzdorf-la-maison-de-mes-parents-a-ete-menacee-20240514

      Une fois de plus, appeler Ă  la paix et Ă  la nĂ©gociation est vu comme un acte de sĂ©dition par les Ă©lites dominantes. Mais qu’est-ce qui arrĂȘtera la Macronie dans ses entreprises de dĂ©sinformations et de travestissements de l’Histoire ? Les places financiĂšres peut-ĂȘtre ?

    • ▻http://renedosiere.over-blog.com/2024/05/un-rapport-qui-fait-honte-a-l-assemblee-nationale.html

      Le « rapport » parlementaire du dĂ©putĂ© calĂ©donien Metzdorf concernant la modification du corps Ă©lectoral en Nouvelle CalĂ©donie vient d’ĂȘtre publiĂ©[1].Il prĂ©cĂšde la discussion d’un texte programmĂ© ce lundi en sĂ©ance publique.
      Son contenu contribue Ă  diminuer l’image de l’AssemblĂ©e nationale car il transforme la rigueur et l’autoritĂ© habituelles de ce type de document en une brochure Ă©lectorale de son parti politique (les loyalistes, appellation locale des non-indĂ©pendantistes).

      La nomination sur ce sujet sensible d’un rapporteur partisan, contrairement Ă  la jurisprudence parlementaire, Ă©tait pour le moins inopportune et maladroite compte tenu des rĂ©actions violentes que suscite ce projet de loi en Nouvelle CalĂ©donie. Le rĂ©sultat est pire : un brĂ»lot anti-indĂ©pendantiste qui rĂ©Ă©crit Ă  sa maniĂšre l’histoire politique rĂ©cente.

    • Nouvelle-CalĂ©donie : 165 ans d’une histoire mouvementĂ©e
      â–șhttps://lejournal.cnrs.fr/articles/nouvelle-caledonie-165-ans-dune-histoire-mouvementee

      La Nouvelle-Calédonie est devenue française en 1853. Elle était habitée par les populations océaniennes depuis 3200 ans.

      Du bagne aux premiĂšres revendications d’autonomie, de l’abolition de l’indigĂ©nat aux Ă©vĂ©nements meurtriers des annĂ©es 1980... L’anthropologue Michel Naepels revient sur les faits marquants de l’histoire de la Nouvelle-CalĂ©donie et sur les enjeux du rĂ©fĂ©rendum du 4 novembre.

  • Fonction publique : la suppression des catĂ©gories A, B et C est « sur la table » confirme le gouvernement - La Voix du Nord
    ▻https://www.lavoixdunord.fr/1461702/article/2024-05-14/fonction-publique-la-suppression-des-categories-b-et-c-est-sur-la-table

    Le gouvernement envisage de supprimer les catĂ©gories A, B et C de la fonction publique, dans le cadre de la rĂ©forme du secteur qu’il doit prĂ©senter Ă  l’automne, a indiquĂ© mardi le ministre Stanislas Guerini.

    Ils auraient tout aussi bien pu dire "la suppression des fonctionnaires" que ça n’aurait pas plus d’effet sur les syndicats.

  • Nouvelle-CalĂ©donie : rĂ©volte kanak contre le colonialisme français
    ▻https://www.frustrationmagazine.fr/nouvelle-caledonie-revolte-kanak-colonialisme-francais

    Depuis hier une rĂ©volte de trĂšs haute intensitĂ© se dĂ©roule en Nouvelle-CalĂ©donie : pillages, destructions d’entreprises, lutte armĂ©e contre la police (cocktails molotov, tirs Ă  balles rĂ©elles
), mutinerie en prison
 Dans n’importe quelle autre rĂ©gion française, cela ferait la une de tous les journaux. Oui mais voilĂ , la Nouvelle-CalĂ©donie n’est pas n’importe quelle autre rĂ©gion [
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